Note publique d'information : "A travers ses modes de fonctionnement, le dialogue permet de percevoir toute la dynamique
de la dramaturgie négro-africaine d'expression française. Il relève d'une parole théâtrale
qui s'analyse parfaitement à la lumière des théories linguistiques, notamment des
pragmatiques " énonciative ", " illocutoire " et " conversationnelle ". Si le système
énonciatif que mettent en oeuvre les écrivains noirs francophones présente parfois
quelques spécificités, rien ne le distingue fondamentalement des modèles européens
et français dont il a été inspiré à l'origine. Comme en Occident et certainement partout
ailleurs, la configuration du dialogue est fonction des auteurs et des époques. Tandis
que les pionniers du théâtre négro-africain moderne, né dans le courant des années
1930 (Aimé Césaire et Bernard Dadié) construisent la majorité de leurs pièces sur
la base d'une architecture classique des répliques "les enfants terribles" des dramaturgies
d'aujourd'hui, celles des années 1990 et 2000 (Koffi Kwahulé, Kossi Efoui) inscrivent
leur poétique du dialogue dans la contemporanéïté. Avec eux s'amorce une écriture
des écarts qui implique une autre approche de la réception. Entre ses deux générations
se positionnent les écrivains de la post-négritude : Bernard Zadi Zaourou, Wèrèwèrè
Liking et Maryse Condé. Dans les années 1980's, ils élaborent à l'intérieur de leur
texte un circuit de la communication théâtrale calqué sur celui de la parole ternaire
africaine. Il s'ensuit qu'au-delà de cette étude des systèmes dialogiques caractérisant
la jeune histoire du théâtre négro-africain d'expression française, c'est la problématique
de l'identité de ce théâtre qui resurgit. Une identité que l'on ne peut plus enfermer
dans l'impasse de " l'authenticité africaine " et qui ne saurait se définir de façon
univoque. "
Note publique d'information : Throughout its operating modes, dialogue makes it possible to perceive all the dynamics
of negro-african dramaturgy of French expression. It consists of a “theatrical speech”
that can be thoroughly analyzed in the light of linguistic theories namely “enunciative”,
“illocutary” and “conversational” pragmatics. If the enunciative system that implement
French-speaking black writers sometimes shows certain specificities, nothing basically
distingues it from the European and French models of which it was originally inspired.
As in the western world and certainly everywhere else, dialogue configuration varies
according to writers and periods. Whilst the pionners of contemporary negro-african
dramaturgy, born in the current 1930's (Aimé Césaire and Bernard Dadié) build most
of their plays according to the classical architecture of replies, the “terrible children”
of today's dramaturgy, those of the years 1990 and 2000 (Koffi Kwahulé, Kossi Efoui)
place their dialogue poetics in contemporaneity. With them appears a new stylistics
that one can qualify as “une écriture des écarts” which implies a new receptiveness
approach. Between these two generations come the writers of the post-negritudian era
: Bernard Zadi Zaourou, Wèrèwèrè Liking, Maryse Condé. In the 1980's, they elaborate
in their scripts a network of theatrical communication copied on that of the african
ternary speech. It follows that beyond this study of the dialogical system characterizing
the young history of the negro-african theatre of French expression, it's the problematic
of that particular theatre which is brought forward. An identity that one can no longer
lock up in the deadlock of “african authenticity” and which could not be defined
in a univocal way.