Note publique d'information : En linguistique, l'emploi des expressions prise en charge, non-prise en charge, (ne
pas) prendre en charge est très fréquent, et cela dans des cadres théoriques divers.
Pourtant, la notion qu'elles désignent a rarement été théorisée pour elle-même. C'est
ce qu'entend faire cet ouvrage à travers douze études : études générales et théoriques
et études empiriques, centrées sur un phénomène linguistique particulier (discours
rapporté, concession, médiativité, disjonction) ou consacrées à tel marqueur de (non-)
prise en charge (n'importe quoi, ça dépend, disons, pour ainsi dire, c'est du joli !).
Les contributions réunies ici donnent la mesure des divergences dans la façon dont
la notion est théorisée, utilisée et utilisable en linguistique et permettent d'en
esquisser le bilan. Ces divergences touchent plusieurs dimensions de l'énonciation :
1. Qui prend en charge ? 2. Qu'est-ce qui est pris en charge ? 3. La prise en charge
est-elle constitutive de l'énonciation ou n'est-elle qu'occasionnelle ? 4. La prise
en charge est-elle absolue ou y a-t-il des degrés de prise en charge ? Au-delà des
divergences, la majorité des auteurs s'accordent sur un point : la difficulté de se
passer de la notion de prise en charge dans l'étude de l'énonciation et des énoncés.
Et une double réflexion s'impose : l'urgence de distinguer clairement la notion de
prise en charge d'une série de notions connexes (assertion, modalisation, responsabilité,
source (origine) d'un point de vue, engagement/désengagement, effacement énonciatif,
distanciation, polyphonie, argumentation, etc.) et la nécessité de tendre vers plus
d'homogénéité terminologique