Note publique d'information : Dès la naissance de l'opéra français, la parodie investit la scène de tous les théâtres
parisiens. En dépit de la politique des privilèges, les théâtres sont loin d'être
étanches les uns aux autres. Paradoxalement, c'est même le priviège écrasant de Lully
qui provoque l'éclosion des premières parodies. En tant qu'échos du du spectateur,
les parodies sont un indice de la popularité des airs et des oeuvres, et un révélateur
privilégié de la représentation du spectacle lyrique. Plus qu'une création artistique,
la parodie est avant tout un exercice de style qui obéit à une logique commerciale.
De nature dialogique et polyphonique, elle s'inscrit dans l'horizon d'attente de son
public et en retour s'enrichit des réactions de celui-ci, jouant ainsi son rôle de
critique théâtrale à l'heure où celle-ci en est encore à ses premiers balbutiements.
L'étude de la réception des opéras à travers leur prisme parodique dessine donc une
histoire de goût. L'air de divertissement, facilement mémorisable, s'échappe lui aussi
de son contexte originel pour devenir fredon. La parodie musicale, par-delà sa dimension
ludique, ouvre la voie à des questions esthétiques fondamentales, comme celle de la
relativité du lien entre le texte et la musique. La parodie, par-delà la diversité
de ses pratiques, est un phénomène socioculturel emblématique d'une culture circulaire
dans laquelle les échanges entre les théâtres, entre la musique dite "savante" et
la musique dite "populaire", sont nombreux et réciproques. L'air chanté, par sa plasticité
et sa capacité à passer de bouche en bouche et de scène en scène, se révèle un facteur
de porosité entre les frontières spatiales, génériques et sociales.
Note publique d'information : When French opera was born, parody took over all Parisian theatres. Despite the policy
of privileges, Parisian theatres were in no way sealed off from each other. Paradoxically
it was the overwhelming privilege granted to Luly That led to the devlopment of the
first parodies. Parody, being echo from the audience, provides an excellent indication
of the popularity of melodies and of the different works and reveals how lyrical performances
were perceived by the public of the time. More than an artistic creation, parody was
above all a stylistic exercise that was submitted to a commercial logic. Its nature
being dialogical and polyphonic, parody responded to the expectations of its spectators
and was in turn enhanced and altered by their reactions. It thereby functions as theatre
criticism at a time when such criticism was still at its early stages. The study of
the reception of operas through the prism of parody, thus outlines a cartography of
taste. The 'air de divertissement", easy to remember, broke away from its original
context to become vaudeville. Its light and playful dimension put aside, the musical
parody paves the way for a reflection on fundamental questions of aesthetics, such
as the relative character of the link between text and music. Well beyond the diversity
of practices, parody is a socio-cultural phenomenon that is emblematic of a circular
culture in which the exchanges between theatres, between so-called "erudite" music
and "popular" music are numerous and reciprocal.the tune wich was sung, because of
its malleability and its easy oral transmission not only from person to person but
also from stage to stage, caused porosity between spatial generic and social frontiers.