Note publique d'information : Les enjeux éthiques du suicide de la personne âgée sont nombreux. Nous nous intéressons
ici au suicide qualifié de ʺphilosophiqueʺ de la personne âgé, c’est-à-dire au suicide
en tant que désir rationnel de quitter la vie en dehors de toute maladie grave, désir
témoignant d’une lassitude de vivre, et aux difficultés éthiques que cela fait naître
chez le médecin. Le vécu personnel et subjectif de la vieillesse, mais aussi sa réalité,
entrainent tout un ensemble de conséquences physiques, sociales, identitaires et psychodynamiques
que l’on ne peut ignorer si l’on cherche à comprendre l’origine de ces suicides philosophiques.
Du côté du médecin, c’est non seulement sa formation professionnelle mais également
sa propre histoire, sa culture, ses références sociales, sa représentation personnelle
de la vie, de la fin de vie et du suicide qui vont venir participer à sa manière d’entendre
ces discours et d’appréhender ces situations cliniques. Le médecin qui se retrouve
face à ces sujets suicidaires est pris aux pièges de ses paradoxes. À la fois garant
de la vie, soignant des maux, ayant appris à éviter la mort de ses patients, il est
aussi sujet à la projection, à ses propres représentations, au piège du discours rationnel
que tiennent ces sujets désireux de cesser de vivre et, ainsi, envahi de nombreuses
questions éthiques. Enfin, ces questions ne sauraient être traitées sans évoquer le
suicide assisté et l’euthanasie qui pourraient être la suite logique d’une certaine
ʺacceptationʺ de ces désirs suicidaires mais, avant cela, de nombreuses voies de soins
et de réflexions sont possibles pour mieux écouter et mieux s’occuper de ces sujets.
Une étude clinique, sous forme d’enquête d’opinion auprès de plus de 500 médecins
et non-médecins, permettra de mettre en évidence la variété des opinions sur ces situations.
Cette enquête révèle notamment que plus les médecins ont d’expérience, plus ils sont
eux-mêmes âgés et plus ils seront enclin à comprendre ces discours, à ne pas les surmédicaliser
et à mieux les accompagner.
Note publique d'information : Ethical issues of suicide at old age are numerous. In this research, we are interested
in the type of old-age suicide that we will call “philosophical” to refer to the rational
desire to end one’s own life even in the absence of a severe illness. Personal and
subjective experience of aging, but also its reality, cause a variety of physical,
social, identity and psycho-dynamic consequences that cannot be ignored if one seeks
to understand the origin of these “philosophical” suicides. From the doctor’s point
of view, not only his vocational training but also his own history, culture, social
references, personal representation of life will all influence the way he understand
the patient’s message and these clinical situations. The doctor who is faced with
suicidal subjects is often trapped in his own dilemmas and thus faces various ethical
questions. While he is a protector of life, having learned to heal and avoid the death
of his patients, he is also subject to his own representations and influenced by the
rational discourse that these suicidal patients hold. Finally, these issues cannot
be addressed without a reference to assisted suicide and euthanasia which could be
the logical result of an acceptance of these suicidal desires. Before that, many pathways
and reflections are however possible to better take care and apprehend these issues.
A clinical study, in the form of a survey of more than 500 physicians and non-physicians,
will highlight the variety of opinions on these situations. The survey reveals that
more experienced and older doctors will be more inclined to listen to their patients,
understand their point of view, avoid over-medicalization and better support them.