Note publique d'information : Le rapatriement du grand nombre de prisonniers de guerre au lendemain de la Première
Guerre mondiale est une des conséquences du conflit qui vient de se terminer, et témoigne
de la complexité d'en sortir. Les processus de retour des captifs sont longs, laborieux
et difficiles, puisque les circonstances politiques constamment changeantes et les
intérêts nationaux des pays concernés empêchent souvent leur transport rapide. Sur
le front occidental, les prisonniers allemands détenus en France subissent la plus
longue captivité comme étant un gage dans la négociation de la paix, sans parler des
peines vécues par des captifs d'autres nationalités. Quant aux prisonniers sur le
front oriental, leur acheminement vers leur patrie est longuement retardé en raison
des conflits qui se poursuivent dans les régions concernées, notamment en Russie.
La présente étude traite des activités de deux protagonistes principaux, le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) et les Alliés, qui sont intervenus activement
dans la question du rapatriement des prisonniers de guerre. Le premier s'y intéresse
en étant inspiré par son action traditionnelle en faveur des victimes de la guerre,
les seconds par leur préoccupation pour l'ordre international d'après-guerre. L'objectif
de l'analyse est de mettre en lumière le dynamisme de l'action humanitaire qui se
développe sous la forme de coopérations internationales et transnationales, en croisant
les efforts d'organisations caritatives comme le CICR et ceux des autorités étatiques.
Cette étude montre que la question des prisonniers de guerre est résolue grâce à la
mise en place de multiples actions diplomatiques, opérationnelles et juridiques au
niveau mondial.
Note publique d'information : The repatriation of a large number of prisoners of war was an important consequence
of the First World War, which demonstrated the complexity of the War's aftermath.
The process of returning prisoners was time-consuming and difficult because continuously
changing political circumstances and national interests of the concerned countries
prevented the prisoners' swift return. On the western front, German prisoners detained
in France suffered the longest captivity as a gage during peace negotiations; moreover,
captives of other nationalities endured equally harsh conditions. On the eastern front,
prisoners' repatriation was enormously delayed because of continuous strife in these
regions, especially Russia. The present study examines the actions of two principal
protagonists, the International Committee of the Red Cross (ICRC) and the Allies,
who actively intervened in the prisoners' repatriation. The traditional concern of
the ICRC for war victims directed it to increase actions for prisoners, whereas the
preoccupation for a post-war international order inspired the Allies. Our analysis
highlights the dynamism of the humanitarian action, developed in the form of international
and transnational cooperation, by comparing the efforts of charitable organizations,
such as the ICRC, and those of the state authorities of different countries. This
study shows that the issue of the repatriation of the prisoners of war was resolved
through diplomatic, operational, and judicial actions executed globally.