Identifiant pérenne de la notice : 205896766
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : Comment la science politique peut-elle rendre compte d'une organisation dont la légitimité
originelle repose sur la mise à distance de la politique? Plutôt que d'engager un
point de vue légitimiste voyant dans l'«apolitisme» de la CGT-FO une prise de position
politique en soi, impensée ou dissimulée, notre thèse propose de revisiter la question
des rapports entre syndicalisme et politique dans une perspective compréhensive. En
s'intéressant à l'histoire objectivée dans l'institution syndicale comme aux pratiques
de ceux qui l'incarnent au présent, notre travail souligne la variabilité des sens
inférés au refus syndical de la politique. Trois âges politico-syndicaux semblent
s'être succédés dans l'histoire de la confédération: une sensibilité nettement socialisante
parmi les adhérents les plus anciens, une ouverture vers la droite et l'extrême gauche
dans les années 1970-80, la coexistence de militants marqués à gauche et d'autres
plus «antipolitiques» depuis les années 1990. Une première partie d'ordre socio-historique
s'interroge sur les conditions de production de cette hétérogénéité politique. Une
seconde partie d'ordre ethnographique analyse les modalités plurielles d'appropriation
d'une culture syndicale marquée par le légitimisme républicain et l'indifférence au
clivage gauchedroite. La notion de «monde de pensée», qui insiste sur l'interdépendance
entre structures sociales et structures symboliques, nous conduit à identifier une
culture organisationnelle dans laquelle s'entremêlent le fonctionnement fédéraliste
et la rationalité laïque. Au-delà de FO, ce travail entend ainsi contribuer à une
analyse de la dialectique des ordres syndical et politique.