Note publique d'information : L’objectif de cette étude est d’analyser comment les projets d’art public renouvellent
la question fondamentale, tant philosophique que politique, de la fonction de l’art.
À la fois accessible et critique, la sculpture publique donne une dimension sociale
à l’expérience phénoménologique du corps et matérialise la sphère publique en un espace
réel d’échange social. Nos 55 cas d’étude concernent des sculptures contemporaines,
créées surtout après 1980 en Occident. Les œuvres sont apparues en même temps que
les discours critiques sur l’art public favorisant l’art dialogique immatériel. Elles
expriment une relation entre l’espace accessible au grand public, le corps humain
et le temps tel qu’il est appréhendé par l’homme et inscrit dans une continuité historique.
Ces liens sont traités dans trois parties qui explorent la manière dont chaque œuvre
remet en question notre identité individuelle, révèle la nature processuel des relations
qui évoluent au fil du temps et incite le spectateur à re-construire le public. L’art
public contemporain accueille le conflit et remet en cause le consensus rationnel
et fondamental, visé par des modèles de la sphère publique discursive et l’hégémonie
dominante, en soutenant une démarche qui se veut une étape de travail. Alors qu’on
peut établir une distinction entre les artistes critiques défendant des espaces agonistes
et ceux qui tendent à créer du consensus, nous maintenons que la sculpture publique,
qui a un intérêt social et qui soutient le renouvellement politique, se trouve toujours
en équilibre entre ces deux positions. Auparavant, l’œuvre était créée pour un public
existant ; aujourd'hui, elle est la création de son propre public.
Note publique d'information : This study aims to analyze how public art projects beg the question, both philosophical
and political, of the function of a work of art. At once accessible and critical,
public sculpture gives a social dimension to the phenomenological experience of the
body and enables the public sphere to materializes into a real space of social interaction.
Our 55 case studies cover contemporary sculpture created in the Western world, primarily
after 1980. These works appeared at the same time as the critical discourse on public
art began promoting intangible forms of social practice. The sculptures link together
public space, the human body and time structured by human history. These links are
discussed in three sections that explore how each artwork challenges individual identities,
reveals social relationships to be processes that evolve over time, and encourages
the viewer to become publicly engaged in social change. Contemporary public art welcomes
conflict and undermines both the rational consensus endorsed by models of the discursive
public sphere and the dominant hegemony, supporting an approach intent on creating
temporary spaces for exchange and dialogue. While we can distinguish between critical
public artists that defend agonistic spaces and those who aim to create consensus,
we maintain that public sculpture, which at once exists the public interest and supports
political renewal, must oscillate between these two positions. In the past, public
art was created for an existing audience. Today it must form its own public.