Note publique d'information : Dans cette thèse, j'ai pris pour objet ce que signifie « être une femme en surpoids
» en France, en Allemagne et en Angleterre. J'ai réalisé 86 entretiens semi-directifs
de femmes étiquetées « en surpoids » ou « obèses » selon l'Indice de Masse Corporelle
dans les trois pays étudiés ; ainsi qu'une dizaine d'entretiens d'hommes et une quinzaine
d'entretiens de praticiens français. Je me suis appuyée sur un questionnaire transmis
par le biais d'internet dans ces trois pays. La recension et l'analyse extensive d'articles
scientifiques a complété ces données. Dans une première partie, je me suis attachée
à décrire ce que sont le « surpoids » et l'« obésité » ainsi que les controverses
qui les sous-tendent dans l'arène scientifique et qui portent autant sur l’IMC et
la définition des seuils pondéraux que sur la corrélation établie entre corpulence
et mauvaise santé. Dans une deuxième partie, j'ai analysé le vécu quotidien des étiquetées,
qui ont mis en place des stratégies d'autocensure pour respecter les règles de visibilité
et d'invisibilité sociales acquises du fait des stigmatisations et des discriminations
subies dans la sphère privée, professionnelle et médicale, mais aussi dans l'espace
public. Dans une troisième partie, j'ai dégagé les conséquences des représentations
et comportements stigmatisants sur les pratiques alimentaires des femmes désignées
comme « mauvaises mangeuses ». Dans une dernière partie, j'ai rappelé que si les représentations
corporelles subjectives et l'expérience pratique quotidienne du poids sont façonnées
par les processus de stigmatisation, les enquêtées peuvent aussi se réapproprier leur
corpulence, individuellement ou collectivement.
Note publique d'information : In this thesis, I analyze the meaning of "being an overweight woman" in France, in
Germany and in England. I used 86 semi-directive interviews of "overweight" or "obese"
women according to the Body mass index in three countries under investigation; as
well as ten interviews of men and fïfteen interviews of French heath practitioners.
I also use an internet questionnaire in these three countries. The review and the
extensive analysis of scientific articles completed these data. In a first part, I
describe the various meanings of "overweight" and "obesity" and the controversies
in the scientific literature on the BMI, the thresholds and the correlation between
corpulence and poor health. In the second part, I analyzed the daily real-life experience
of the interviewed which set up strategies of self-censorship to respect the social
rules of visibility and invisibility acquired because of stigmatizations and discriminations
in the private, professional and medical sphere, but also in the public place. In
the third part, I shed light on the consequences of the negative representations of
overweight and obesity on the food practices of the women labelled as " bad eaters
". In a last pail, I show that if the subjective representations of one's body and
the daily practical experience of the weight are shaped by the processes of stigmatization,
overweight persons can also regain control of their corpulence, individually or collectively.