Identifiant pérenne de la notice : 208142789
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : Les contacts linguistiques entre étrusques et latins commencèrent dès la plus haute
antiquité, donnant naissance à un bilinguisme précoce. Ce "premier bilinguisme" eut
des adeptes non seulement chez les latins mais aussi chez les étrusques. La présence
dans la langue étrusque de prénoms et de mots d'origine très nettement latine en est
un lointain écho. Toutefois, c'est chez les latins - notamment à Rome - que le nombre
de bilingues semble avoir été le plus élevé. Cette conclusion se déduit de données
littéraires (cf. Tl ix, 36, 3-4) et sociolinguistiques (les latins ayant été culturellement
et politiquement dominés par les étrusques). A partir du IVème siècle, le bilinguisme
entra dans une seconde phase. Né de l'expansion romaine, ce "second bilinguisme" ne
toucha guère que les étrusques. Il continua sans doute à y avoir des étruscophones
à Rome à la fin de la République et sous l'Empire, mais leur nombre resta toujours
très limité. Inversement, en Étrurie, ce "second bilinguisme" fut massif, englobant
toutes les couches de la société. L'instauration de la Lex iulia en 90 fut un moment
déterminant dans son développement, mais le processus était probablement bien avancé
avant cette date. Une étude approfondie de l'épigraphie montre en tout cas que l'influence
du latin sur l'étrusque connut une recrudescence dès le IVème siècle. A partir du
milieu du IIème siècle, on voit fleurir en Étrurie l'alphabet et la langue de Rome.
Les deux idiomes coexistèrent dans les inscriptions locales jusqu'au début du Ier
siècle ap. J.-C. ; après quoi l'étrusque disparut à tout jamais de l'épigraphie. Nul
doute que c'est durant ces cent cinquante ans - entre l'époque des Gracques et la
mort d'Auguste - que le bilinguisme atteignit son apogée. Ensuite, son destin se confond
avec celui de l'étrusque : en quelques générations le bilinguisme ne devint plus qu'un
phénomène résiduel et moribond.