Note publique d'information : Introduction Le nombre de patients traités par ventilation non invasive (VNI) à domicile
pour une insuffisance respiratoire chronique (IRC) ne cesse de progresser. Les indications
historiques de mise sous VNI au long cours (IRC restrictives et pathologies neuromusculaires
NM) ont été largement supplantées par le syndrome obésité hypoventilation (SOH) et
par la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), avec des résultats controversés.
Dix ans après les dernières grandes études de cohorte, nous avons évalué la qualité
de vie et la survie de ces patients ventilés à domicile. Méthodes : Cette étude de
cohorte prospective multicentrique a étudié l’efficacité de la VNI au long cours sur
la survie et la qualité de vie, évaluée par le questionnaire Medical Outcome Study
36-item Short-Form Health Survey (SF-36) administré à l'initiation de la VNI puis
au 4e et au 12e mois. Résultats : Entre septembre 2009 et décembre 2015, 451 patients
traités par VNI au long cours ont été inclus et classés selon 9 diagnostics d’IRC
hyercapnique : BPCO (n=56), BPCO obèses (n=107), SOH (n=161), NM (n=35), scléroses
latérales amyotrophiques (SLA) (n=41), déformations de la paroi thoracique (n=20),
séquelles de tuberculose ou de chirurgie (n=7), paralysies phréniques (n=15), bronchectasies
(n= 9). Le taux de survie global à 4 ans est de 66% dans cette cohorte. Les patients
NM ont eu la meilleure survie. Aucune différence de survie n’a été décelée entre les
groupes BPCO, BPCO obèses et SOH. Les patients porteurs d’une SLA ont eu une mortalité
supérieure aux autres. La VNI n’a pas eu d'influence significative sur la qualité
de vie des patients BPCO durant la 1ère année. Elle a amélioré les 8 dimensions du
SF-36 et le score moyen mental chez les patients SOH, 5 dimensions du SF-36 chez les
patients BPCO obèses (p<0,05) et l’ensemble des valeurs gazométriques chez les patients
BPCO, BPCO obèses et SOH, sans normaliser la PaCO2 dans le groupe BPCO. La somnolence
à 1 an (score d’Epworth) a diminué significativement chez les BPCO, BPCO obèses et
SOH. Conclusion : Dans cette cohorte de patients IRC ventilés à domicile, le SOH et
la BPCO constituaient les étiologies principales d’introduction d’une VNI. Chez les
BPCO, la qualité de vie n'a pas été modifiée au cours de la 1ère année, malgré une
amélioration des paramètres gazométriques. En revanche, la VNI a permis d'améliorer
la qualité de vie des patients SOH et partiellement celle des BPCO obèses. Nous soutenons
ainsi l’idée d’un sous groupe de patients BPCO répondeurs à la VNI.