Note publique d'information : "Le cinéma et l'imaginaire en Afrique noire" est un essai sur la signification du
cinéma négro-africain, un ensemble de films que l'on peut caractériser comme celui
de la première génération de l'indépendance (1960 1985). Cette génération, malgré
la diversité des États, des langues et des idéologies, constitue un tout organique,
faisant du cinéma négro-africain une sorte de concept que l'on a voulu situer sur
trois plans. L’on a d'abord cerne la personnalité du cinéaste d’Afrique noire, en
tenant compte de ses origines sociales, de sa formation et de ses rapports à la classe
dirigeante. La caractéristique fondamentale de cette personnalité est l'engagement
politique, largement fonde sur l'idéologie panafricaniste, si importante pour comprendre
les mouvements indépendantistes. L’on a ensuite décrit les réalités du cinéma négro-africain,
et d'abord du cinéma en Afrique noire, c'est-à-dire de la situation de l'exploitation,
de la distribution et de la production. Le troisième plan, justifiant le titre, est
celui de l'imaginaire, car il apparait que l'ensemble de ce phénomène cinématographique
n'est compréhensible que par la référence à l'imaginaire, conçu en l'occurrence comme
une faculté de faire exister une production proprement négro-africaine, en fonction
des idéaux qui caractérisent les cinéastes, contre les difficultés les plus objectives.
Cet imaginaire, sur le plan esthétique, ne conduit pas à un cinéma fantastique ou
laisse à l'investigation analytique ou anthropologique, mais ancre dans le quotidien
et articule sur des projets critiques soucieux d'accélérer les changements sociaux.
"Le cinéma et l'imaginaire en Afrique noire" cerne un phénomène - la production cinématographique
d’Afrique noire- en l'inscrivant dans une globalité, que l'on a décrite par la chronique
puis par l'entretien. La réflexion est ainsi déterminée par une approche de divers
lieux ou le cinéma peut s'observer la salle- le publique, le festival, le lieu de
tournage- et par des entretiens avec les personnalités marquantes de ce cinéma : Paulin
Vieyra, Sembene Ousmane, Souleymane Cisse, Inoussa Ousseini et Tahar Cheriaa.
Note publique d'information : "The imaginary world of cinema in black Africa" is an essay on the meaning of black
African cinema that bears on the films that can be characterized as those of the first
generation after independence (1960-1985). This generation, in spite of a variety
of states, languages and ideologies, makes up an organic whole, hence black African
cinema as a sort of concept that can be analyzed on three levels. First we tried to
delineate the personality of the black African film-director, taking into account
his social origins, his training and his relationship with the ruling class. The fundamental
characteristic of this personality lies in his political commitment, mostly based
on pan Africanist ideology, which is so important to understand independence movements.
Next we describe the realities of black African cinema, especially cinema in black
African namely the conditions of exploitation, distribution and production of films.
The third level, which justifies our title, is that of the imaginary world because
it appears that this cinematographic phenomenon as a whole can only be comprehended
when one refers to an imaginary world, understood as the faculty to make a specific
black African production exist, in relation with those ideals that are particular
to those film-makers, and up against the most objective difficulties. The imaginary
world, on an aesthetic plane, will lead neither to a fantastic cinema, nor to analytical
or anthropological investigation, but to a cinema steeped in daily life and based
on critical projects intended to accelerate social changes. "The imaginary world of
cinema in black Africa" tries to give an account of a phenomenon- namely cinema production
in black Africa- by inserting it in an overall picture, which has been described in
diary form and by means of interviews. Judgment can be exercised through an approach
of the various places where cinema can be observed: the picture-house, the film festival,
the filming location, and also through interviews with eminent cinema personalities.