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Le développement d’un réseau de soins psychiatriques en Afrique de l’Ouest en 2016, l’exemple d’un modèle associatif au Bénin

Information

Langue d'expression : français
Date de parution :  2016

Notes

Note publique d'information : 
Les soins psychiatriques actuels en Afrique de l’Ouest s’inscrivent dans une histoire politique, ainsi que dans une évolution théorique. Les Etats peinent à développer une offre en santé mentale. Une à deux structures concentrent les faibles moyens alloués. Les malades, dépourvus de soins, subissent maltraitances et négligences. Ce travail rapporte les données recueillies auprès de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) béninoise Saint Camille de Lellis, au cours de plusieurs séjours, par les membres de l’association Santé Mentale en Afrique de l’Ouest. Il décrit un modèle de soins en santé mentale « extra-étatique » développé au Bénin, afin d’en évaluer sa pertinence et sa reproductibilité pour d’autres pays de la sous-région. L’ONG possède plus de 30 centres répartis sur le territoire. Une consultation avec traitement mensuel coûte 2100 Francs CFA. L’ONG s’appuie sur des compétences infirmières, renforcées via une formation par des psychiatres français bénévoles. Sur les 744 sujets ayant un trouble psychiatrique (dépression 8,2%, premier épisode délirant 20%, schizophrénie 16% et trouble bipolaire 54%), 39% ont subi des maltraitances. La durée moyenne d’évolution sans traitement est de 57 mois – 87 mois pour la schizophrénie. 38% déclarent avoir dépensé plus de 500.000 Francs CFA (12 fois le SMIG). 88% utilisaient la tradithérapie avant de consulter auprès de l’ONG, contre seulement 5% après. Ces résultats confirment le désœuvrement des familles face aux maladies mentales chroniques sévères. Les populations, de milieux culturels et socio-économiques différents, se saisissent de cette offre des soins, accessible territorialement et financièrement. Ce dispositif, conforme aux préconisations de l’OMS, contourne les obstacles théoriques et politiques limitant le développement de soins psychiatriques à grande échelle. Ainsi, il se présente comme une alternative satisfaisante, reposant essentiellement sur des compétences locales, possiblement reproductible dans d’autres pays de la sous-région


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