Note publique d'information : Partant du constat que l’écriture française d’Assia Djebar est en fait une mise en
écriture d’une parole non-française, il s’agissait de démontrer que cette parole/écriture
résulte d’une double traduction : Ecriture/traduction de l’oralité Ecriture/traduction
du parler arabe, et parfois berbère, féminin. Il était nécessaire de prendre appui
sur l’approche énonciative pour démontrer le bien-fondé de ces présupposés, dans la
mesure où elle permet de mettre en évidence les stratégies discursives adoptées par
l’écrivaine pour restituer la parole féminine ainsi que la polyphonie narrative qui
découle de la prise en charge de celle-ci (c-à-d les voix féminines). Tandis que l’approche
traductologique interprétative (appelée aussi théorie du sens) permet de montrer de
quelle manière la traduction restitue cette parole en tenant compte autant de "la
lettre" au sens où l’entend Antoine Berman (Cf. son ouvrage La traduction et la lettre
ou l’auberge du lointain), que du rythme au sens où l’entend Henri Meschonnic (Cf.
notamment La rime et la vie et Jona ou le signifiant errant). Restitution de la parole
féminine par la double thématique du regard et de la voix, traduction des propos féminins
par la restitution de la lettre (calques, emprunts, traductions littérales, …), par
la restitution du rythme => "poétique du dire" et "poétique du traduire". L’impact
de cette traduction/restitution de la parole féminine sur la langue en fait une parole/écriture
ou une écriture de l’orature dont les caractéristiques relèvent à la fois du style
parlé et du registre formalisé oral.
Note publique d'information : Proceeding from the fact that Assia Djebar French writing is indeed putting a non-French
parole into writing, this piece of research aims at demonstrating that this parole/writing
is the result of a double translation: - Writing/translation of orality - Writing/translation
of Arabic, sometimes Berber, feminine parlance. Therefore, it was necessary to lean
on the enunciative approach to demonstrate that these assumptions are well founded,
in so far as it enables to highlight the discursive strategies adopted by the writer
in order to reproduce the feminine parole as well as the narrative polyphony that
results from undertaking this (i.e. feminine voices). The interpretative translatological
approach (also called Theory of Sense), however, enables to show the manner translation
reproduces this parole taking into account the « letter » as meant by Antoine Berman
(see his book La traduction et la lettre ou l’auberge du lointain) as well as rhythm
in the sense meant by Henri Meschonnic (see mainly La rime et la vie and Jona ou le
signifiant errant). Reproducing the feminine parole through double themes: eye expression
and voice, translation of feminine comments by reproducing the letter (calques, borrowings,
literal translation …), through the reproduction of rhythm => "poetic statements".
The impact of this translation/reproduction of feminine parole on language yields
a parole/writing or an orature writing whose characteristics come under the spoken
style as well as the oral formalized register.