Note publique d'information : In the context of the installation of a community of language on the Spanish America,
the thesis aims to identify the conflicts and scenes between the letter (whose rationality
is named a cold one), and the spectral writing (marked by remembrances of language
remnants). As a general hypothesis, will be argued that this conflict is a struggle
for the distribution of words as a way of doing politics. The weft of the thesis is
developed on the basis of three scenes: the textual fraternity, the crisis of the
letter and the spectrality of writing. In relation to the scene, I assume the perspective
of Hegel ([1907] 2003), who develops this notion concerning the tragedy of Macbeth
(Shakespeare) in “The Spirit of Christianity and its Fate”. In that work, the scene
is the return of ghosts that have been deprived of their body and their place. It
should be emphasized that the scene attends to what resurrects by remembrances, parodies,
repetitions, quotations, or re-unifications of what has already happened. Based on
this approach, the study seeks to consider a corpus of essays, narrative and poetic
texts relating to XIX century and mid XX century. The study starts from the initial
period of Spanish America, whose first aim is to examine the hypothesis that conceives
the letter under the power of be printed upon a blank page or a tabula rasa, and receptive
of a civilizing reason. Subsequently, we examine the period in which a part of America
is named Latin, in opposition to Anglo-Saxon America, focusing on the affiliation
of modernism to the Latin through the defense of futility (Darío and Rodó), in conflict
with the principles of positivism. For the third scene, the hypothesis that discusses
the spectral writing states the conjecture that the ghostly remnants and marks of
the stories chosen are remembrances of a lost object.
Note publique d'information : Cette thèse cherche à repérer, dans le cadre du projet d’installation républicaine
d’une communauté de langue en Hispano-Amérique (nommée plus tard Amérique Latine),
des conflits et des scènes politico-linguistiques entre la lettre et l’écriture. Le
développement de cette analyse repose sur le concept de scène, qui est pensé à partir
de la réflexion de Hegel sur la tragédie de Macbeth (Shakespeare) dans L’esprit du
Christianisme et son destin(2003). Dans ce texte, la scène est le retour des fantômes
de ceux qui ont été dépouillés de leur corps et de leur place. La première scène
examine la notion d’une fraternité de la langue de nature lettrée, exprimée par la
métaphore de la mère qui unifie un ordre discursif, en conflit avec des éléments considérés
comme illettrés ou barbares. Domingo Faustino Sarmiento, Félix Varela, Andrés Bello,
Simón Rodríguez, Ventura Marín, Victorino Lastarria, parmi d’autres, sont ceux qui
s’inscrivent dans le modèle d’une langue ordonnée qui cherche la transparence et l’unification.
La deuxième scène peut être lue en termes du démembrement de la communauté de langue
au cours de la période où l’Hispano-Amérique devient Amérique Latine. Dans le cadre
des instabilités de la société industrielle de la fin du XIXème siècle, et dans le
contexte du conflit entre les principes humanistes du loisir et ceux de l’utilitarisme
de l’Amérique saxonne, on considère l’émergence ou l’irruption de fraternités de type
cosmopolite et d’une écriture caractérisés par leur refus des grammaires de l’époque
du rationalisme abstrait et du néoclassicisme. Pour ce faire, on prête attention aux
écrits de Rubén Darío, de José E. Rodó et de José Martí. La troisième scène, définie
comme la « revenance » d’une mémoire posthume dans le domaine de la littérature, est
d’abord lisible chez Pedro Páramo (1955), chez le mexicain Juan Rulfo, et il est possible
d’établir en même temps des rapprochements avec Memórias póstumas de Brás Cubas, (du
brésilien Machado de Assis, 1881), avec Juana Lucero (du chilien Augusto D´Halmar,
1902), avec La amortajada (de la chilienne María Luisa Bombal, 1938), avec Ríos Profundos
(du péruvien José María Arguedas, 1956) et avec Grande Sertão: Veredas (du brésilien
Joao Guimarães Rosa, 1956).