Note publique d'information : L’objet de cette étude a consisté à analyser comment le droit a pu appréhender la
notion très complexe de l’éthique, particulièrement dans la norme médicale. De prime
abord, le droit appréhende l’éthique comme une réflexion collective organisée, encadrée,
institutionnalisée, un questionnement sur la finalité des sciences médicales et la
recherche d’un choix de société. L’éthique constitue un appui pour la construction
de la norme juridique et crée des liens entre la société, la médecine et le législateur.
Elle serait une éthique « sociale ». La loi organise cette activité extra-juridique
qui remplit une fonction ressource, dont le droit ne peut tirer que des bénéfices.
L’appréhension est plutôt procédurale, la loi se préoccupant essentiellement d’en
décrire les composantes et la mise en œuvre. L’éthique est distanciée, en marge de
la loi.En second lieu, il sera aussi exposé que l’éthique n’est pas seulement une
notion envisagée de l’extérieur. Le droit a appréhendé l’éthique en l’inscrivant au
cœur de la norme juridique, confronté à la nécessité d’encadrer et de réguler l’exercice
de la médecine, de la biomédecine et de la recherche sur la personne humaine. Ici,
l’appréhension est plutôt prescriptive, traitant des principes devant guider les pratiques,
proche de la moralité. Cet autre versant témoigne du rôle subsidiaire pris par le
droit pour réguler les pratiques. Elle est une éthique de la recherche ou une éthique
médicale ramenant à une obligation de conscience. Le maniement de cette notion au
cœur du droit paraît plus difficile à appréhender, les frontières entre les deux disciplines
pouvant parfois manquer de lisibilité.
Note publique d'information : This study aims at understanding how the French law system has gradually incorporated
the very complex notion of ethics, with a focus on French medical standards and regulations.
At first sight, the law views ethics as an organized, supervised, and institutionalized
collective reflection, a questioning on the purpose of medical sciences leading to
a search for guiding rules prevailing the orientation of our society. Ethics becomes
a support for the construction of the legal rule and creates links between the French
society, medicine and the legislator. This approach generates what can be called “social”
ethics. The judiciary organizes this extra-legal activity, which serves to provide
new and fresh ideas, from which the law pulls profits. The rendition of ethics by
the law is descriptive, the legislation concerning itself mostly with describing the
components of the official institutions concerned with ethics and their implementation.
Ethics is distanced, outside the law. Looking further in the texts and court decisions,
ethics cannot be restricted to a notion simply external to the law. The law views
ethics as the standards to be taken into account at the heart of the legal rule, which
must build, order and regulate medical practices, biomedicine and medical research
on human beings. Here, the system apprehends ethics in a prescriptive and censorial
manner, stating principles that must guide the practice closer to morality. This other
aspect demonstrates the supplementary role taken by the law system to regulate medical
practices. This entails an ethics of medical research or a “medical” ethics deeply
inspired by human consciousness. At this stage in the evolution of the French law
system, this understanding of ethics, at the heart of the law, is more subject to
variations, if not contradictions.