Note publique d'information : Finaliser une thèse de doctorat en sciences humaines et sociales représente un vrai
défi pour les étudiants : les taux d'abandon avoisinent 60%. Nos lectures dans les
domaines de l'apprentissage et de la réussite universitaire nous ont conduite à poser
l'hypothèse forte que, pour mener à bien sa thèse, le doctorant doit nécessairement
faire preuve d'une capacité d'autonomie, celle-ci se développe non dans l'isolement,
mais en lien étroit avec le milieu universitaire et les autres et s'inscrit dans une
affiliation institutionnelle et intellectuelle. Nous concevons l'autonomisation du
doctorant autour de quatre axes : le rapport à l'action, aux normes, aux autres et
au savoir. L'objectif général est de comprendre en quoi l'étude du processus de développement
de l'autonomie des doctorants en sciences humaines et sociales peut apporter un éclairage
sur leur persévérance et sur la réussite de leur projet doctoral. Nous avons analysé
seize entretiens semi-dirigés en utilisant la méthode des études de cas et en croisant
deux types d'analyses complémentaires, restituant la singularité de chaque cas et
permettant une comparaison inter-cas. Cette recherche montre que le processus d'appropriation
des normes de production du savoir par les doctorants varie en fonction de leur expérience
et du sens qu'ils attribuent à ces normes. Pour mener leur projet doctoral, les doctorants
mettent en place des stratégies de négociation, de distance et d'interdépendance.
Ce travail ouvre des perspectives de recherche sur l'encadrement d'une thèse de doctorat,
la co-formation dans un réseau de pairs et la pratique de l'écriture.
Note publique d'information : Achieving a thesis in the humanities and social sciences represents a real challenge
for students : drop-out rates are estimated around 60%. Our readings in the literature
on academic learning and achievement led us to assume that, to achieve a thesis, doctoral
students have to possess a high degree of autonomy. The process of autonomy development
requires that the student be not isolated but in interaction with the environment
and with other people and that he or she achieve institutional and intellectual affiliation.
Our theoretical framework led us to define the autonomy development process around
four main lines : action, rules, others and knowledge. The main purpose of this research
was to understand to what extent the study of the process of autonomy development
of doctoral students in humanities and social sciences can contribute to the understanding
of their perseverance process and of the achievement of their doctoral degree. Sixteen
semi-directed interviews were analyzed using a qualitative approach based on case
studies. Two complementary analyses were carried out : a vertical analysis in order
to highlight the dynamics of individual cases and a horizontal analysis allowing a
comparison between individual cases. The present research shows the rules expressed
by doctoral students are depending on the student’s experience and on the meaning
he or she confers to the rules. The study of autonomy development enabled us to identify
strategies linked to negotiation, distance and interdependence. Our work opens new
research perspectives on doctorate supervision, on peer support in the learning process
during doctoral studies and on the writing practice and process.