Note publique d'information : Aux combats de la France libre s'attachent quelques noms mythiques : Keren, Kub Kub,
Bir Hakeim, El-Alamein... et, plus tard, Paris, Toulon, Strasbourg, Berchtesgaden.
La "croisade" gaulliste pour la libération de la France a été maintes fois retracée.
Le visage des hommes et des femmes – plus de 60 000 – engagés dans les Forces françaises
libres de 1940 à 1943 demeure pourtant dans l'ombre. Sous l'uniforme à croix de Lorraine,
ils ont été de tous les fronts, ils ont subi tous les climats : l'éthiopie, le Levant,
le désert libyen, les oasis du Fezzan, l'Italie, la Normandie, Paris, la Provence
et l'Alsace, mais aussi la Russie, les cieux d'Angleterre et d'Europe, enfin toutes
les mers du globe, et surtout les convois de l'Atlantique. Jean-François Muracciole
évoque dans ce livre le parcours singulier de ces combattants, dégageant un portrait
aussi étonnant qu'inédit. Une moitié de Français, souvent bretons, parisiens ou pieds-noirs,
y côtoient d'anciens républicains espagnols, des antifascistes de toutes nationalités,
des juifs d'Europe centrale et d'Afrique du Nord, persécutés à des titres divers,
et des soldats coloniaux venus des quatre coins de l'Empire. Et, pour la première
fois, plus de 2 000 femmes y reçoivent un vrai statut militaire. Cette petite troupe
bigarrée est issue de milieux socio-culturels élevés, au fort ancrage bourgeois et
catholique, et l'engagement y relève d'un patriotisme toujours prégnant, mais aussi
de logiques plus intimes, où l'affectivité et les structures familiales ont leur part.
L'auteur n'oublie pas la vie quotidienne des combattants : leurs convictions, leurs
joies, leurs peines, leurs souffrances, sans oublier l'évaluation délicate de leurs
pertes. Enfin, il révèle l'extraordinaire pépinière de talents politiques, administratifs,
industriels et scientifiques qu'ont constitué ces combattants pour la France des Trente
Glorieuses. Alors que le souvenir des Français libres tend à s'effacer devant celui
des résistants de l'intérieur, ce sont les contours de cette "autre Résistance", extérieure
et non pas enracinée dans le sol national, que le lecteur découvrira ici.