Note publique d'information : La fusariose vasculaire du cyclamen est une maladie causée par le champignon tellurique
Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis. Elle est considérée comme l’une des maladies
les plus graves du cyclamen et se traduit par des pertes atteignant jusqu’à 50 % de
la production. Actuellement, les moyens de lutte ne permettent pas de contrôler la
maladie. Dans ce contexte, une collaboration s’est engagée entre l’institut technique
de l’horticulture, Astredhor, représentant les producteurs, l’INRA de Dijon pour son
expertise sur F. oxysporum et la société Agrene pour son expertise en lutte biologique.
Les objectifs de cette collaboration étaient doubles : i) identifier un marqueur spécifique
de la forme spéciale cyclaminis et développer un outil de détection de l’agent pathogène
permettant de mettre en place des méthodes de lutte appropriées ; ii) identifier un
agent de lutte biologique efficace contre le pathogène. Le travail s’est donc structuré
autour de ces deux objectifs.Une collection de souches représentatives de la diversité
des populations de F. oxysporum f. sp. cyclaminis a été constituée. Elle regroupe
des souches provenant de collections internationales et des isolats obtenus de cyclamens
symptomatiques ou non. L’analyse moléculaire de cette collection a permis de caractériser
son importante diversité génétique et a mis en exergue la difficulté d’identifier
un marqueur moléculaire spécifique. Néanmoins, un fragment d’ADN spécifique de l’agent
pathogène a pu être mis en évidence par amplification aléatoire d’ADN polymorphe.
A partir de ce fragment, un couple d’amorces spécifiques a été dessiné et un outil
moléculaire a été développé. Ce dernier permet une détection du champignon in planta
en PCR conventionnelle et en PCR en temps réel.Parallèlement, une étude bibliographique
approfondie relative aux méthodes de lutte biologique contre les fusarioses induites
par F. oxysporum sur les plantes ornementales a été effectuée. Cette revue a souligné
la possibilité d’utiliser des ressources d’origine microbienne et d’origine végétale
pour contrôler F. oxysporum, mais cette stratégie impliquant une étape de sélection
nous est apparue lourde et laborieuse. Nous avons opté pour une autre démarche visant
à identifier, parmi des produits déjà sur le marché, ceux susceptibles de réduire
significativement la gravité de la maladie. Des bioessais ont été conduits en serre,
dans des conditions proches de celles de la production pour tester sept produits reposant
sur la formulation de bactéries, de champignons ou de combinaisons de ces microorganismes.
Les produits les moins performants ont été éliminés à l’issue d’un premier essai.
Des bioessais ont été conduits à nouveau avec trois produits. Un seul de ces produits
donne satisfaction mais son efficacité devra être validée en conditions de production
réelles.En conclusion, l’outil de détection spécifique permettra aux producteurs de
s’assurer de la qualité sanitaire de la culture et des supports de culture. L’agent
de lutte biologique retenu à l’issue de nos essais permettra dans un premier temps
aux producteurs de prévenir le risque d’activité infectieuse de F. oxysporum f. sp.
cyclaminis. Cependant, un travail de recherche d’un agent de lutte plus performant
s’avère nécessaire. Des pistes sont proposées.
Note publique d'information : Fusarium wilt of cyclamen is one of the most damaging diseases of cyclamen. The causal
agent, Fusarium oxysporum f. sp. cyclaminis, is a soil-borne fungus. Losses can reach
more than 50 % of the production. Several methods of control are available, but none
of them offer an efficient and environmentally friendly solution. In this context,
a project was developed in collaboration with the French institute of horticulture,
Astredhor, which represents the producers, the INRA of Dijon, for its expertise on
F. oxysporum and the company Agrene for its expertise in biological control. The project
has two goals: i) design a molecular marker specific of Fusarium oxysporum f. sp.
cyclaminis allowing a better management of the disease, ii) identify one or several
efficient biological control agents.A collection of strains representative of the
diversity of F. oxysporum f. sp. cyclaminis populations was made up with strains from
international collections and isolates collected from symptomatic and asymptomatic
cyclamens. A molecular study of the collection demonstrated the high genetic diversity
of the forma specialis, which makes the identification of a specific molecular marker
more complicated. However, a specific DNA fragment was identified by random amplified
polymorphic DNA. A primer pairs was designed and a specific tool of detection was
developed. Thanks to this tool, it is now possible to detect the fungus in planta
by conventional and real-time PCR.Simultaneously, a broad literature analysis on the
biocontrol of ornamental plant diseases caused by F. oxysporum was performed. The
review emphasized that biocontrol of F. oxysporum encompassed both microbial biocontrol
agents and botanicals. To avoid the laborious and time-consuming screening step, we
decided to assess the antagonistic activity of seven commercial products containing
bacteria, fungi or a combination of both microorganisms. Greenhouse trials were performed
under conditions similar to those of the production. First trial led to the exclusion
of the less efficient products. Other trials were conducted with the three remaining
products. Disease reduction was obtained with one of these products although it must
be validated in production.Finally, the molecular tool of detection will allow producers
to insure the health status of the culture. In addition, the efficient biocontrol
agent identified will prevent the disease progress for a while but more investigations
are needed to obtain reliable, efficient and sustainable biocontrol agents. Proposals
to improve Fusarium wilt control are discussed.