Note publique d'information : Henri-Pierre Roche (1879-1959) est surtout connu à travers ses romans "Jules et Jim"
et "Deux anglaises et le continent", tous deux adaptés au cinéma par François Truffaut.
S’il a peu publié, en dehors de ses nombreux articles pour les journaux, il a été
en revanche un épistolier très prolifique et a correspondu avec environ deux cents
personnalités du monde intellectuel et des arts. Il a rédigé consciencieusement, et
pendant presque soixante ans, ses "Carnets" - autrement dit son journal intime -,
qui représentent un total d'environ 7000 pages d'informations biographiques sur ses
nombreuses aventures sentimentales et sur ses relations avec les artistes, les marchands
et les intellectuels de son temps. La totalité de ces archives, réunies dans le fonds
Henri-Pierre Roche, sont conservées au Harry Ransom Humanities Research Center de
l'université du Texas à Austin (USA). C'est grâce à ces documents, inédits pour la
plupart, que nous avons pu retracer et analyser l'itinéraire d'Henri-Pierre Roche.
En tant que collectionneur d'art moderne et mécène de nombreux artistes contemporains.
Sa participation à l'actualité artistique s'étend sur une longue période allant du
cubisme au début du siècle, à l'art informel dans les années cinquante. Il est connu
pour avoir aménagé la rencontre de Picasso avec Gertrude Stein en 1905 et pour avoir
entretenu une importante relation avec Marie Laurencin, dont il a été l'amant et le
mentor des 1906. Il a participé, aux côtés de son futur meilleur ami Marcel Duchamp,
à l'histoire du mouvement dadaïste à New York, ville où il a vécu entre 1916 et 1919.
De retour à Paris, Henri-Pierre Roche a joué le rôle de conseiller auprès du célèbre
collectionneur américain John Quinn, lui donnant accès aux ateliers de ses amis artistes
et surtout l'occasion d'enrichir considérablement sa collection d'art moderne ("La
bohémienne endormie" du Douanier Rousseau ou le "Cirque" de Seurat). Dans les années
vingt et trente, il a assuré la protection de nombreux artistes peu connus dont il
a acquis un très grand nombre d'œuvres et a effectué une mission de conseil auprès
du Maharajah d'lndore, acquéreur de plusieurs sculptures de Brancusi. Apres la Seconde
Guerre mondiale, il a permis à certains talents exceptionnels, comme son ami Wols
notamment, d'être reconnus par le milieu de l'art, et a participé à la naissance de
l'art brut auprès de Jean Dubuff
Note publique d'information : Henri-Pierre Roche's life (1879-1959) is known through François Truffaut’s two feature
films adapted from his novels "Jules et Jim" and "Deux anglaises et le continent".
He was a better diarist than a prolific novelist. His correspondence with around two
hundred personalities from the arts milieu mainly, as well as his diaries (a total
of about 7000 pages), tell us about his life as a seducer, collector and patron of
the arts. All his personal papers are kept at the Harry Ransom Humanities Research
Center at the University of Texas, Austin, USA. He participated very early to the
development of cubism (he arranged the meeting of Gertrude Stein with Picasso in 1905,
and was Marie Laurencin's lover and mentor since 1906). During the First World War
Roche lived in New York where he met Marcel Duchamp who became his best friend and
other artists from the New York Dada group. Then, the American collector John Quinn
asked Roche to become his personal art advisor to enrich his private collection of
modem art (1919-24). In the twenties and thirties Roche sponsored a large number of
French artists whose works ranged from abstraction, surrealism to figurative art.
Consecutively, he was appointed personal advisor of yeshwant Rao Holkar, maharajah
of Indore, whom he helped to purchase Brancusi’s sculptures. Then, during the German
occupation of France, Roche moved to Drôme region where a colony of artists and intellectuals
refugees had settled (there, in the village of Dieulefit Wols and Etienne-Martin became
Roche's friends and proteges. During the ten last years of his life, besides publishing
his two autobiographical novels - above quoted - Roche published a large number of
exhibition catalogue prefaces. Along with his memories about his artists’ friends
and his own private collection of modem art (106 artists’ names).