Identifiant pérenne de la notice : 215621670
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : La 4e de couv. indique : "Quel fut le rôle de l'Inquisition moderne dans la construction
de la monarchie confessionnelle en Espagne ? La réponse est inscrite dans l'évolution
même du tribunal entre la fin du XVe et le milieu du XVIe siècle : sa période de fondation
et de consolidation, entre la bulle de Sixte IV et les Nouvelles Instructions promulguées
par Fernando de Valdés. Issu d'une Inquisition médiévale inféodée à Rome, exclusivement
ecclésiastique, le Saint-Office est né de la volonté à la fois politique et religieuse
des Rois Catholiques d'asseoir leur double monarchie sur l'unité et la pureté de foi.
L'Inquisition espagnole - royale et non plus pontificale - en fut tout ensemble la
conséquence et l'instrument. La nature ambiguë de sa fondation lui conférant un caractère
mixte elle fut intégrée dans le système «polysynodial» de la nouvelle monarchie. Cette
intrumentalisation se fit à travers la Suprême, constituée en Conseil royal ; sans
que l'Inquisition cessât d'être pour autant une instance ecclésiastique : le Conseil
était d'Etat mais l'Inquisiteur général était d'Eglise, choisi par le roi certes,
mais nommé par le pape. Et si le Saint-Office fut à l'évidence au service de la Couronne,
celle-ci le fut aussi, sous certains aspects, de l'Inquisition : subtil équilibre
de dépendance réciproque au bénéfice, sans doute, de la monarchie. La nouvelle Inquisition
avait contribué à poser les fondements de la monarchie confessionnelle à la fin du
XVe siècle, et le lien d'interdépendance se resserra au milieu du XVIe. En effet,
dans le processus de «confessionalisation» engagé et confirmé par la Contre-Réforme
et le concile de Trente, le monarque espagnol (monarque catholique par excellence)
disposait avec l'Inquisition d'un formidable instrument ; car, les intérêts de celle-ci
- institution d'Eglise et d'Etat - rejoignaient ceux de la Couronne. Créée à la fin
du XVe siècle pour résoudre un problème spécifique, l'Inquisition espagnole aurait
dû disparaître une fois sa «mission» accomplie ; mais les hasards dynastiques et la
conjoncture idéologique européenne lui donnèrent un nouvel élan, une mission renouvelée
et plus proche de sa vocation naturelle."