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Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : La leptospirose est une zoonose bactérienne ubiquitaire en recrudescence depuis une
vingtaine d’année dans l’espèce canine, malgré la large utilisation de la vaccination.
Défaillance rénale et hépatique et syndrome hémorragique en sont les manifestations
classiquement rapportées chez le chien. Nous avons souhaité réaliser une étude sur
les chiens atteints de leptospirose et présentés à l’ENVA afin de 1) décrire leurs
caractéristiques épidémiologiques, cliniques et biologiques 2) évaluer la prise en
charge et le suivi médical de ces animaux et 3) identifier des facteurs pronostiques.
Cette étude a été effectuée à partir des comptes rendus cliniques établis entre septembre
2004 et juillet 2015. Trente-neuf chiens ont été inclus de manière rétrospective.
Le diagnostic de leptospirose, faisant suite à une suspicion clinico-biologique, était
posé sur la base d’une sérologie MAT et/ou d’une PCR sur urine et/ou sang. L’âge médian
était de 6 ans et 46 % des chiens étaient des mâles entiers. La majorité (au moins
58 %) était correctement vaccinée. Les signes cliniques les plus fréquemment rencontrés
étaient non spécifiques : anorexie/dysorexie (92 %), abattement (90 %), vomissements
(79 %), diarrhée (51 %). Le développement d’un ictère était observé chez 26 % des
chiens. Des signes hémorragiques — épistaxis, hématémèse, hématochézie, méléna, et
pétéchies — étaient rapportés chez un tiers des chiens. Des manifestations plus atypiques
ont également été relevées : encéphalite (1 cas présumé) et invagination intestinale
(2 cas). Une insuffisance rénale était mise en évidence chez la quasi-totalité (94
%) des animaux. Des images compatibles avec des hémorragies pulmonaires ont été observées
chez 6 chiens parmi les 12 ayant bénéficié de radiographies thoraciques. Le taux de
survie en hospitalisation était de 68 %. L’urémie et la créatinémie à l’admission
étaient significativement plus élevées chez les chiens décédés que chez les chiens
survivants. Soixante-huit pour cent des animaux survivants ont été revus en consultation
de suivi. Ils étaient suivis en médiane 43 jours après leur sortie d’hospitalisation.
Au moins 21 % des chiens ayant survécu à une insuffisance rénale aiguë leptospirosique
présentaient une azotémie chronique à 30–45 jours post-hospitalisation. Nos résultats
étaient concordants avec la littérature. La prise en charge des animaux était globalement
conforme aux recommandations européennes, que ce soit au niveau des tests diagnostiques
utilisés, des examens complémentaires réalisés et des traitements administrés. Le
taux de survie était plutôt bon, comparé aux études antérieures. Le suivi des animaux
survivants était par contre limité. Un nombre conséquent de chiens présentaient des
séquelles rénales plus de 45 jours post-hospitalisation et étaient susceptibles de
développer une maladie rénale chronique.