Note publique d'information : L’HAS recommande une pesée systématique des patients adultes sans que son intérêt
n’ait été démontré (accord d’expert). La stigmatisation des patients en surpoids les
freine pour aborder le sujet. Les médecins doutent de l’efficacité d’une prise en
charge du surpoids. Il existe donc un hiatus entre le vécu social du poids, les recommandations
de l’HAS et les difficultés d’abord tant pour les médecins que pour les patients.
OBJECTIF : Explorer comment est abordé le poids en consultation de médecine générale.
METHODE : Méthode qualitative avec observation directe des consultations réalisée
par des étudiants en médecine. Une grille d’observation standardisée prétestée permettait
de recueillir une description des patients adultes (IMC, motif de consultation…),
des médecins (balance, modalités d’installation…) et les phrases prononcées lors de
l’abord du poids et de la pesée, avec les réactions des patients. L’analyse a été
univariée puis multivariée sur les données chiffrées, et inductive (théorisation ancrée)
sur les verbatim, par la méthode de la table longue. Travail réalisé en parallèle
avec des entretiens sur le vécu des patients de l’abord du poids à l’issue des consultations
(thèse de C.Pons). RESULTATS : 187 consultations ont été observées. Le poids a été
abordé lors de 72 consultations (38,2%), par une discussion et/ou une pesée. Les médecins
étaient majoritairement à l’initiative de l’abord du poids. La fréquence d’abord selon
les médecins variait de 13,6% à 80% des consultations observées. Les patients dont
le poids était abordé étaient plus âgés, plus en surcharge pondérale, avaient plus
d’antécédents cardiovasculaires ou endocriniens et consultaient plus pour un suivi
chronique (p<0,05). La demande de pesée par le médecin était très directive et semblait
parfois mal vécue. La discussion seule semblait provoquer une réflexion sur un possible
changement de comportement. Les entretiens de patients retrouvaient que l’abord du
poids semblait majoritairement bien vécu par les patients, facilité par la relation
de confiance avec le médecin. Quand il y avait une souffrance, elle n’était pas toujours
exprimée. CONCLUSION : A l’issue de ces deux travaux plusieurs hypothèses peuvent
être formulées. Lorsque le médecin maîtrise les outils de communication facilitant
l’expression libre du patient sur son poids, cela semble permettre l’expression d’une
souffrance et initier une réflexion sur un changement de comportement. Il existe une
variabilité de pratiques des médecins qui pourrait être étudiée par des focus groupes.
Note publique d'information : BACKGROUND: HAS (French health authority) recommends a systematic weighing of adults
without any evidence based (expert agreement). Overweight patients feel stigmatized
and are reluctant to talk about weight. Physicians wonder the efficiency of overweight
management. There is a gap between weight social pressure, HAS’ recommendations and
the reluctance of physicians and patients to talk about weight. OBJECTIVE: To define
how the weight topic is initiated in general practice. METHODS: Qualitative study
with direct observation of outpatient visits by medical students. A standardized observation
grid allowed collecting a description of adult patients, physicians, the first sentences
delivered during weight talking and weighing, and patients’ feedback. The analysis
was univariate and multivariate on statistical data, and inductive (grounded theory)
on verbatim. Work carried out in parallel with semi structured interview of patients
after visits, about their experience during the weight talk and/or weighing (C.Pons’
thesis). RESULTS: Weight topic occurred in 72 visits (38.2%) of the 187 consultations,
with a discussion and/or weighing. Physicians initiated the majority of the weight
discussion and weighing. Frequency of bringing up weight topic varies among physicians
(from 13.6% to 80% of observed visits). Weight topic occurred with older patients,
more overweight, with more cardiovascular and endocrine history and who consulted
more for a chronic follow-up (p < .05). Demands of weighing by physicians were very
directive and sometimes seemed to get patients uncomfortable. The only discussion
about weight seemed to provoke a reflection on a possible change of behavior. Patients’
interviews found that the weight toping during visits seemed mostly well experienced
by patients, facilitated by the trust relationship with the physician. When there
was suffering, it was not always expressed. CONCLUSION: From these two studies, several
hypotheses can be enunciated. When the physician masters communication techniques
that facilitate free speaking of patients about their weight, it appears allowing
expression of a pain and starting a reflection about a possible change of behavior.
Many various physicians’ practices could be studied by focus groups.