Note publique d'information : De tout temps, l'institution carcérale imprime des souffrances aux prisonniers (privation
de liberté, solitude, castration sexuelle... ). À ces fondements douloureux de l'enfermement
s'ajoutent contextueltement des souffrances supplémentaires nées des carences (vétusté,
surpopulation, alimentation...) et des violences (cellules de punition, « prévôts
», travail pénal...). Depuis la Libération, de nombreuses réformes pénitentiaires
plus ou moins profondes se sont succédé afin de limiter ces souffrances et d'humaniser
la prison française. Les limites réformistes se sont rapidement mises en évidence,
soutenues par de profondes limites budgétaires. Les tentatives institutionnelles ne
sont pourtant pas les seules à vouloir limiter ou éviter les souffrances. Les prisonniers
font preuve de nombreuses ressources individuelles ou collectives dans cette voie.
Le corps en tant que première interface dévoile une grande partie de ces stratégies
d'évitement. Du tatouage à i'automutilation jusqu'à la grève de la faim, le corps
prisonnier constitue un vaste champ d'étude. Recherche identitaire, renaissance, appel
à l'aide, protestation, les sens de ces stratégies ouvrent des perspectives complexes.
La souffrance côtoie intimement la violence. Le déchaînement collectif mutin en est
l'un des exemples les plus évidents. Le but ultime de J'évitement des souffrances
carcérales demeure alors l'envie de quitter définitivement la prison incarné par l'espoir
de l'évasion ou le désespoir du suicide. Subir la souffrance n'est donc pas forcément
une fatalité en prison, mais cela implique paradoxalement souvent de nouvelles souffrances...
Note publique d'information : All times, the prison institution creates sufferings for prisoners (end of freedom,
loneliness, sexual castration). In these painful foundations of the confinement are
added sometimes additional sufferings created from the deficiencies (decripitude,
overpopulation, defaulting food) and violence (cells of punishment, « prevôts » kinds
of kapos, jail work). Since the french Liberation - just after the second world war
- , many prison reforms more or less deep succeeded one another to limit these sufferings
and humanize the french prison. The reformist limits are quickly revealings, resulted
by profound budgetary limits. The institutional attempts aren't nevertheless the only
ones to want to limit or to avoid the sufferings. Prisoners show us many individual
or collective resources in this way. The body as first vision reveals an important
part of these strategies of avoidance. From the tattoo to the automutilation until
the hunger strike, the body prisoner could be a vast field of study. Identital research,
revival, call for help, protest, the senses of these strategies open intricate conclusions.
The suffering is confidentially next to the violence. The mutinous collective outburst
is one of the most evident examples. The ultimate purpose of the avoidance of the
prison sufferings lives then the envy to leave definitively the prison embodied by
the hope of the escape or the despair of the suicide. To undergo the suffering is
not thus necessarily a fate in prison, but it often involves paradoxically new sufferings
...