Note publique d'information : Introduction : Le quartier Saint Jacques de Perpignan est principalement habité par
des membres de la communauté gitane sédentarisée, très précaire. L’espérance de vie
y est faible : moins de 5% ont plus de 65 ans en 2011. Paradoxalement, il existe une
surconsommation de soins, notamment en pédiatrie. Nous avons tenté de comprendre les
comportements de recours et d'utilisation de l'offre de soins pédiatriques des parents
d’enfants du quartier. Nous souhaitons également essayer d’améliorer les relations
entre cette patientèle et les professionnels de santé en ayant une meilleure appréhension
des représentations de la santé des habitants du quartier. Méthode : Nous avons réalisé
une étude qualitative par entretiens semi-dirigés de sept médecins de premiers recours
en pédiatrie à Perpignan ayant une expérience du quartier et de douze mères de famille
de Saint-Jacques. Les guides d’entretien abordaient pour l’un la connaissance de la
communauté, les expériences et ressentis sur l’état de santé des enfants et les éventuelles
propositions et pour l’autre, le mode de recours aux soins, les relations avec les
soignants et les notions en matières de prévention avant de proposer d’éventuelles
solutions. Les entretiens ont été enregistrés, retranscrits puis analysés par méthode
thématique. Résultats : Les principaux axes de réflexion sont : la spécificité du
lien médecin-patient et les critères de choix du médecin pour les mères ; des éléments
permettent le suivi dans un climat de confiance. Les déterminants sociaux du milieu
de vie influent directement sur l’état de santé et les comportements des habitants.
Les liens familiaux forts dans la communauté ont un impact sur la perception individuelle
de la santé et déterminent les garants du soin des enfants. Les pratiques sanitaires
et les modalités de recours aux soins: consommation de soins inadaptée, manque de
prévention et mauvaises habitudes hygiéno-diététiques participent à l’apparition précoce
de facteurs de risque et illustrent un mode de fonctionnement particulier. Enfin,
le manque de formation des médecins sur la santé des plus précaires et les déterminants
de santé, porte préjudice à la prise en charge des patients défavorisés. Conclusion
: Améliorer la prévention primaire dès l’enfance dans cette population précaire qui
a une forte identité collective est indispensable. Il faut aborder le problème de
façon globale pour les aider à se prendre en charge, avec l’aide de professionnels
formés, sans leur enlever leur identité gitane
Note publique d'information : Introduction: Most people living in Perpignan's Saint Jacques' district come from
the Gipsy community. They've been setted here for a long time and are verly precariolls.
Their life expectancy is low: in 2011 less than 5 % ofthem were more than 65. However
there is an overconsumption of healthcare especially in pediatries. We tried to understand
how these people used and resorted to pediatrie cares in this district. Furthermore
we wished to improve relationships between doctors and patients and help them get
a better idea of the health representations in Saint Jacques. Method: A qualitative
study with semi-structured interviews of 7 doctors working with patients from the
community and 12 mothers from the district was realized. The doctors' interviews concerned
topics such as community knowledge, experiences and feelings about the children's
health and possible solutions, whereas the mothers' concerned the use of healthcare,
the relationships with doctors and their knowledge of prevention. Mothers couId also
propose solutions. Interviews have been recorded, written down and thematicatly analyzed.
Results: The main results were the specificity of the doctor - patient relationship
and the way mothers choose their doctor. Some evidences allow a go ad healthcare mainly
based on mutual trust. Social factors influence health and people's behaviors regarding
that matter. Strong family ties within the community have an impact on the perception
of health at the individual level. Such ties also determine who's in charge of the
child's care. A misuse of the healthcare system along with a lack of prevention and
a poorly managed life style favor the early appearance of risk factors and highlight
a specific way of life. Finatly, the lack of doctors' training about the poorest patients'
health and the social determinants of health, prejudices precarious people's care.
Conclusion: Improving primary prevention for children from this precarious population
with its specifie way of life appears to be essential. Seeing this situation as an
overall issue is needed in order to help these people taking care of themselves, thanks
to doctors well-trained in matter of precariousness, able ta preserve and adapt ta
their gipsy identity