Note publique d'information : L'ère victorienne demeure une époque fascinante pour les chercheurs, de par sa complexité,
ses multiples facettes et les profondes mutations qui affectèrent les Britanniques
pendant le long règne de Victoria. Pour beaucoup, ce fut une époque glorieuse pour
la première nation industrielle du monde et son empire. L'Exposition internationale
du milieu de siècle affirma cette suprématie tant économique, qu'industrielle, culturelle
et militaire. Néanmoins, la société victorienne adhérait à un système de valeurs
et d'idéologies centré sur le développement individuel, avec des aspirations parfois
antagonistes. Il en résulte une image brouillée, difficilement décodable tant par
les historiens que par l'ensemble des observateurs contemporains. En cherchant à
explorer ces contradictions, ces paradoxes, le colloque organisé par le GRAAT en septembre
2002 a structuré sa réflexion autour de trois axes : tout d'abord les paradoxes liés
au concept d'identité : comment les Victoriens se définissaient-ils, comment étaient-ils
perçus par les autres peuples ? Ensuite les paradoxes associés aux notions de temps
et d'espace, c'est-à-dire l'environnement des Victoriens : comment les Victoriens
se réconcilièrent-ils avec un monde en profonde mutation ? Enfin, les paradoxes de
la vie sociale et culturelle : comment les Victoriens mirent-ils en pratique leurs
aspirations matérielles et intellectuelles, dans un cadre idéologique et politique
profondément marqué par le poids des traditions et les conventions ?