Note publique d'information : Si la peinture abstraite n’a pas bien sûr fait mourir la peinture figurative qui existe
après elle, si elle n’a pas supprimé le paysage pictural, quel peut bien être le sens,
la nature et la portée, au sein de la peinture contemporaine elle-même, du paysage
abstrait ? Quelles en sont les conditions de possibilité ? A quelles conditions un
paysage abstrait est-il possible, c’est à dire réalisable pour le peintre et pensable
pour l’historien et le théoricien de l’art ? Telles sont les questions rectrices de
cette thèse qui entend déployer et explorer le paradoxe d’un paysage séparé — ce qui
est bien le sens strict d’abstrait — de l’exigence de représentation mimétique d’un
espace naturel ou urbain extérieur « d’un lieu assez élevé, où tous les objets auparavant
dispersés se rassemblent sous un seul coup d’oeil » selon l’expression de Fénelon.
Ce déploiement et cette exploration s’effectue sur les deux exemples des oeuvres de
Cy Twombly et Gerhard Richter interprétées comme deux modalités différentes d’une
relève du paysage, dépassant et conservant à la fois ce dernier sur le mode de l’évocation
: par un langage purement pictural, par le langage des titres et des mots dans la
peinture pour Twombly, par la photographie et la photo-peinture pour Richter. A cet
égard, Twombly et Richter tentent tous les deux de mettre en oeuvre aux deux sens
duterme, une rupture et une continuité : entre la forme du genre paysage et l’expérience
paysagère au sein de l’espace de la galerie d’exposition, entre la tradition du paysage
occidental (Poussin, Turner, Friedrich) et la peinture des peintres américains contemporains
(Pollock, Rothko et Rauschenberg), entre la peinture et les autres média ou les autres
arts auxquels elle se confronte (la poésie pour Twombly, la photographie et la littérature
pour Richter). La thèse est donc construite comme un ensemble de croisements qui rend
possible le paysage abstrait renouvelant le genre du paysage, lelibérant de ses règles
traditionnelles et, ainsi, l’ouvrant à des formes inédites et étonnantes.
Note publique d'information : If abstraction did not kill landscape painting, how would the pictorial genre survive
within the context of contemporary painting? What would be the meaning of the term
abstract landscape? Under which circumstances and conditions would an abstract landscape
be possible? This research tries to address these questions by investigating the paradox
of a landscape which does not represent mimetically space seen from a higher point
at a glance, as Fénelon would put it.The works of Cy Twombly and Gerhard Richter are
used as means for this exploration since they present two different modalities of
a landscape which overcomes and preserves itself at the same time. In this respect,
both Twombly and Richter attempt to implement rupture and continuity: between landscape
form and landscape experience within the gallery space, between western landscape
tradition (Poussin, Turner, Friedrich) and contemporary American painting (Pollock,Rothko
and Rauschenberg), between painting and other media or arts (poetry for Twombly, photography
and literature for Richter). This way, this study is constructed by a set of contradictions
which make abstract landscape possible. This abstract landscape renews landscape genre,
frees it from its traditional rules and opens it to new and surprising forms