Note publique d'information : Les théories de l'ethnogenèse défendent que la plupart des récits d'origine d'un peuple
barbare reposent sur un noyau de traditions stable et fondent son identité ethnique.
Ma recherche souligne au contraire l'influence de l'historiographie antique sur ces
descriptions du passé barbare, aussi bien pour les lieux d'origine choisis– la Scythie,
la Scandie ou Troie – que pour les caractéristiques attribuées au passé de chaque
peuple – une monarchie unique dès les origines, une série d'épreuves initiatiques
et une suite de combats victorieux permettant d'accéder au monde romain. Les réécritures
de ces récits montrent qu'ils ne présentaient pas une version définitive du passé,
mais qu'ils pouvaient être modifiés en fonction du présent. Différentes factions aristocratiques
rivalisant pour accéder à la fonction royale pouvaient défendre des versions opposées
des origines, en ancrant dans le passé les principes qui justifiaient leur revendication
du pouvoir.
Note publique d'information : This work refutes the hypothesis of a core of ethnic traditions that could be read
in the origin accounts written in the early middle ages. Instead of ethnic traditions,
it shows how these accounts reflected antic ethnography. They took from its learned
works the descriptions of the origin places they present, Troy, Scandia or Scythia,
as the symbolic events that gradually allowed each people to settle down in the roman
empire. Each origin account could be, and was, rewritten and changed to illustrate
a new political context. They presented so a changing identity for each people, open
to any modification for the present times.