Note publique d'information : La forte prévalence des nématodes résistants dans les élevages caprins oblige à envisager
des méthodes de contrôle non chimiques telles que le contrôle biologique par le champignon
nématophage, Duddingtonia flagrans. Dans la première partie de notre travail, son
activité a été évaluée contre les principaux strongles des caprins. La distribution,
par voie orale, de 5105 chlamydospores/kg/jour a réduit de plus de 80 % le nombre
de larves des strongles digestifs. Aucune activité sur les larves du strongle pulmonaire,
Muellerius capillaris, n'a été observée. Lors d'une administration contrôlée, aucune
relation entre la dose de spores et la réduction de développement larvaire n'a été
obtenue, contrairement à ce qui a été observé lors d'une distribution à l'auge : la
dose minimale de 5105 spores/kg doit être utilisée en élevage. La cinétique d'excrétion
des spores permet de conclure qu'une distribution quotidienne est nécessaire. Ce schéma
a été évalué sur un groupe de chevrettes. La dose de 5105 spores/kg/jour conduit
à une réduction du nombre de larves en coproculture mais une dose double est nécessaire
pour améliorer les paramètres parasitologiques et zootechniques. Dans une seconde
partie, des effets défavorables de la présence des spores dans les fèces ont été recherchés.
La présence de spores n'affecte ni la dégradation des matières fécales ni les populations
de nématodes libres du sol. Aucune activité sélective majeure de D. flagrans n'a été
constatée vis-à-vis des trois strongles majeurs des caprins. Ces résultats montrent
l'intérêt du contrôle biologique dans le cadre de la lutte intégrée contre les nématodes
chez les caprins
Note publique d'information : The very high prevalence of anthelmintic resistance in the goat flocks force to develop
new schemes for the control of nematode infections. Amongst them, the distribution
of Duddingtonia flagrans spores has yet proved its efficacy in reducing the number
of developing larvae of different nematodes in sheep and cattle. In the first part
of this work, its efficacy against the main goat nematode larvae was tested. For the
gastro-intestinal species, the larval number reduction was higher than 80 % with a
dose of 5105 spores/kg BW/day. On the contrary, it was unable to trap or to alter
the infectivity of Muellerius capillaris first-stage larvae. All the tested doses
of spores gave the same reductions in conditions of controlled administration. On
the contrary, in farm conditions, a dose response was shown : the minimal dose to
recommend appears to be 5105 spores/kg BW/day. The kinetic study showed that a daily
distribution is necessary. When this spore distribution scheme was applied in a goat
flock, we showed that the distribution of 106 spores/kg BW/day is necessary to obtain
very small results. In the second part of the work, the impact of D. flagrans on the
biodiversity was assessed. We were unable to see any major effect of the spore presence
on the degradation of faeces nor on the free-living soil nematode populations. The
distribution of spores did not disturbed the nematode parasite populations. All these
results indicate that D. flagrans is a good candidate for biological control and may
be useful in an integrated scheme of control of nematode parasites of goats