Identifiant pérenne de la notice : 247516651
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : L'oeuvre romanesque de l'écrivain vaudois C.F.Ramuz se caractérise par une influence
avérée et maintes fois évoquée par la critique : celle de l'art pictural. Le roman
ramuzien - celui de la troisième manière notamment (1926-1937) - entend effectivement
traduire le visuel avant toute autre chose. A cet égard - et pour rester dans un domaine
plus proche de la littérature - on peut pr^eter à ce lien avec d'autres domaines artistiques
la forme d'une intertextualité avec la dramaturgie. Une telle démarche nous semble
d'autant plus légitime que Ramuz veut permettre au lecteur d'appréhender le monde
romanesque comme virtuellement visible mais également comme palpable et audible. Cette
volonté se traduit par un recours très large aux hypotyposes, forme la plus claire,
dans le roman ramuzien, de cette influence du théâtre. Le lien entre les deux genres
prend ainsi une forme originale : la dramaturgie latente ne coi͏̈ncide pas, comme
c'est le cas chez d'autres romanciers, avec le seul recours à la scène dialoguée ou
encore avec la citation, dans le tissu romanesque, d'oeuvres dramaturgiques présentes
dans l'univers des personnages. En outre, ce monde romanesque rendu virtuellement
sensible au lecteur est souvent schématisé et symbolique, donc proche de l'espace
scénique. Mais le lien entre le roman ramuzien et le théâtre ne se limite pas à cette
démarche de metteur en scène. Non seulement l'esthétique ramuzienne érige le lecteur
en spectateur mais le lien transgénérique se traduit sur un plan métaphysique. Ecriture
paradoxale de la présence et du visible, l'oeuvre ramuzienne est aussi réécriture
des grands mythes de la tragédie et expression de l'Homme universel, ce qui soulè_ve
une fois de plus la question du rapport entre esthétique et métaphysique.