Note publique d'information : Mieux comprendre les interactions entre les grands singes, les habitats et les hommes
est un enjeu majeur pour la conservation de ces primates menacés. Cette étude porte
sur les interactions entre des bonobos (Pan paniscus) et un socio-écosystème particulier.
Dans une mosaïque forêt-savane, habitat peu fréquent pour le bonobo, des Batéké qui
respectent un interdit alimentaire sur cette espèce ont créé une aire de conservation
communautaire fédérée par l’ONG congolaise Mbou-Mon-Tour. Le site d’étude se situe
dans le Territoire de Bolobo à la périphérie sud-ouest de l’aire de répartition des
bonobos et à seulement 300 km de la capitale, Kinshasa (République Démocratique du
Congo). Dans cette recherche, reposant sur une approche socio-écosystémique, une démarche
interdisciplinaire a été privilégiée, associant primatologie, écologie, parasitologie
et ethnoécologie. Nous avons évalué et discuté l’évolution du processus d’habituation
de la communauté de bonobos de Manzano à partir des caractéristiques de l’espèce,
de l’habitat et des relations locales humains-bonobos. Des données de référence sur
le régime alimentaire de cette communauté de bonobos ont été établies. Elles ont montré,
pour la première fois, le rôle d’aliment de réserve d’un fruit fibreux (Klainedoxa
gabonensis) en période de faible disponibilité alimentaire et la consommaiton fréquente
d’espèces végétales pionnières. Alors que les bonobos et les humains utilisent un
espace commun, tout en évitant les rencontres directes, nous n’avons pas mis en évidence
de transmission fréquente d’helminthes intestinaux entre ces deux espèces. Enfin,
l’analyse de la mise en place de l’initiative de conservation communautaire souligne
son orginalité, en particulier en utilisant la conservation pour atteindre des objectifs
de développement. La dynamique de conservation qui en résulte modifie les représentations
locales liées aux bonobos, espèce devenue un moteur de développement local. Ces approches
disciplinaires ont chacune enrichi les connaissances actuelles sur les bonobos en
milieu naturel et la mise en perspective des différents résultats a permis d’évaluer
le potentiel de ce nouveau site d’étude des bonobos de Manzano pour des recherches
de long terme.
Note publique d'information : A better understanding of the interactions between great apes, habitats and humans
is critical for the conservation of these threatened primate species. The purpose
of this PhD work is to analyze the interactions between bonobos (Pan paniscus) and
a particular socio-ecological system (SES) – a forest-savanna mosaic habitat, unusual
for bonobos, in a community-based conservation created by an ethnic group with an
eating-taboo on this species. The study site, inhabited by the Batéké people, is located
in the Territoire de Bolobo at the southwestern most extent of the bonobo distribution
area and only 300 km from the capital city, Kinshasa (Democratic Republic of Congo).
This work is based on an interdisciplinary approach linking primatology, ecology,
parasitology and ethnoecology. We have analyzed the evolution of the habituation process
and have shown how the features of the SES could influence it. Baseline data on the
diet of this bonobo community were collected highlighting the role of filler fallbackfood
of fruits of Klainedoxa gabonensis and the importance of pioneer species. Whereas
bonobos and humans share a common area butavoid direct encouters, we did not find
frequent intestinal helminths cross-species transmissions between these two species.
Finally, we have shown how the community-based conservation project was unusual and
used the conservation dynamics to reach local development goals. This dynamics changes
local representations toward bonobos, which have become a driving force of local development.
Each of these disciplinary approaches has improved current knowledge on free-ranging
bonobos, and the confrontation of the different results was used to assess this new
bonobo study site as a long -term study one