Note publique d'information : Contexte : À mesure que la proportion de patients atteints de DT2 inconnu augmente,
une nouvelle catégorie de troubles du glucose a été définie dans les recommandations
de l'Association internationale d’étude de la grossesse et du diabète (IADPSG). Les
patientes sont considérées comme ayant un diabète pendant la grossesse (« Diabete
In Pregnancy » ou « DIP ») si leur glycémie dépasse les seuils de définition du DT2
en dehors de la grossesse. Ainsi, le but de cette étude était d'évaluer le taux de
complications materno-foetales dans une population atteinte de « DIP » par rapport
à un groupe de femmes atteintes d’un DT2 préexistant connu (« pregestational T2DM
») dans une grande cohorte traitée. Méthode : Les résultats de 342 grossesses suivies
dans un service universitaire spécialisé de diabétologie et soins anténataux entre
1997 et 2017 ont été examinés. Toutes ont été traitées pour atteindre des cibles glycémiques
standardisées. Les femmes ont été séparées en 2 groupes : en « pregestational T2DM»
(n=241) ou en « DIP » (n=101). Le « DIP » a été défini par un test biologique au premier
trimestre montrant une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l et/ou une HbA1c
supérieure ou égale à 6,5%. Un critère composite de complication a été défini par
l'association de prééclampsie, HELPP syndrome, transfert maternel ou néonatal en réanimation,
embolie pulmonaire, hémorragie sévère de la délivrance, macrosomie, et score APGAR
à 5 minutes inférieur à 7. Résultats : Les femmes « DIP » étaient significativement
plus jeunes (33,1 ± 5,6 vs 34,7 ± 5,3, p=0,015) et avaient plus fréquemment des antécédents
de diabète gestationnel (p=0,005) que les femmes « pregestational T2DM». L'IMC n'était
pas significativement différent entre les 2 groupes. Les femmes « DIP » présentaient
un taux d'HbA1c aux 1er et 2ème trimestres, un gain de poids pendant la grossesse
et un ratio d'insuline en début et en fin de grossesse significativement plus bas
(p<0,001). L’hypertension artérielle gestationnelle, les accouchements prématurés,
la césarienne, le poids important pour le terme (LGA), l'admission en réanimation
néonatale et le score APGAR inférieur à 7 à 5 minutes étaient comparables aux taux
observés dans le groupe « pregestational T2DM ». Il y avait une tendance à un taux
plus faible de prééclampsie dans le groupe « DIP » (4% vs 10,4% p=0,052). Le taux
de complication materno-foetale selon notre critère composite était significativement
plus faible dans le groupe « DIP » que dans le groupe « pregestational T2DM » (33.7%
vs 45.6%, p=0,04). Conclusion : Malgré un dépistage précoce et un traitement optimal,
les femmes porteuses de « DIP » gardent des complications obstétricales et néonatales
plus importantes que dans la population générale. Nos résultats démontrent un sur-risque
de complications selon le moment de diagnostic du diabète.