Note publique d'information : Contexte : La dysarthrie est un symptôme fréquent au cours de la maladie de Parkinson,
concernant 70 à 90% des patients. Elle associe plusieurs dimensions (phonation, prosodie,
articulation) et répond peu aux traitements dopaminergiques ou chirurgicaux. Son traitement
repose principalement sur l’orthophonie. Peu d’études portent sur les corrélats neuronaux
de la dysarthrie parkinsonienne, et aucune ne compare des patients dysarthriques et
non dysarthriques. Objectif : Nous avons souhaité étudier l’activité cérébrale en
IRM fonctionnelle au cours d’une tâche verbale chez des patients parkinsoniens dysarthriques,
non dysarthriques, et des témoins sains. Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique,
analytique, ancillaire à l’étude PRODIGYPARK 2. 28 patients et 13 témoins étaient
initialement inclus et ont bénéficié d’une évaluation neurologique et orthophonique.
Une tâche diadococinétique orale a été conduite (répétition de la syllabe /pa/ à une
fréquence imposée de 2 et 4Hz) durant une IRM fonctionnelle, permettant la mesure
du signal BOLD. La dysarthrie était définie par un score ≥1 à l’item 3.1 de la MDSUPDRS
en condition ON. Une carte d’activation a été générée pour chaque groupe et chaque
contraste, et les clusters d’activation significative ont été identifiés via leur
coordonnées dans un atlas de référence. Enfin, la corrélation entre l’activation cérébrale
et la sévérité de la dysarthrie (score perceptif de la BECD) a été étudiée. Résultats
: En raison d’artefacts de mouvements, seules les IRM de 7 contrôles, 9 patients non
dysarthriques et 10 patients dysarthriques étaient analysables dans au moins l’un
des deux contrastes. Au contraste 2Hz vs repos, on retrouve une activité cérébrale
plus étendue chez les parkinsoniens non dysarthriques que chez les témoins ou les
dysarthriques. Au contraste 4 Hz vs repos, l’activité cérébrale est plus étendue chez
les parkinsoniens dysarthriques. L’activation de plusieurs régions cérébrales était
corrélée à une dysarthrie plus sévère. Conclusion : Nos résultats suggèrent que les
patients parkinsoniens non dysarthriques pourraient avoir une qualité de parole préservée
grâce à une activation cérébrale plus étendue, correspondant à une forme de compensation,
qui serait absente chez les parkinsoniens dysarthriques mais pourrait être déclenchée
lors d’une tâche plus complexe. Ces résultats pourraient amener à évaluer l’association
à la rééducation actuelle, basée sur le travail de l’intensité, d’un travail du rythme.