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Les théories électromagnétiques de l'éther, leur diffusion française, en particulier dans l'enseignement supérieur technique et les revues dédiées à l'électricité à la fin du XIXe siècle

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Ether, between science and technology in France at the dusk of the 19th Century
[Notice de regroupement]

Information

Langue d'expression : français
Date de parution :  2020

Notes

Note publique d'information : 
La deuxième moitié du XIXe siècle voit se développer deux mouvements en lien avec l’électricité. D’une part, les applications pour l’industrie se multiplient, avec les machines électromécaniques (Gramme), l’éclairage électrique (Jablochkoff, Edison) ou la télégraphie sous-marine (câbles transatlantiques). La volonté de promouvoir ces nouvelles branches de l’industrie entraine la formation de nouvelles d’institutions, comme la Société Internationale des Électriciens. D’autre part, différentes théories de l’électromagnétisme sont élaborées, fondées pour certaines sur le concept de milieu de propagation, comme en Grande-Bretagne autour de James C. Maxwell. Ces théories mènent peu à peu à reconsidérer l’importance du champ et le rôle de l’éther comme milieu de propagation. Objet central de ces théories, l’éther reste pour les physiciens une source de questionnements (sur sa nature, sur son entrainement par les corps en mouvement…). Entre application et théorie, une nouvelle classe sociale émerge, celle des ingénieurs électriciens. Confrontés dans leur vie professionnelle aux nouveaux dispositifs électriques, ils possèdent également une formation scientifique de haut niveau leur permettant de comprendre les théories électromagnétiques qui se développent en cette fin de siècle. Mais pour l’utilisation des appareils, les ingénieurs ont avant tout besoin de concepts applicables. L’éther, et les théories qui s’y rapportent, ne correspondent pas a priori à leurs besoins. D’autre part, les enseignements de l’électromagnétisme en France font très souvent appel aux théories plus anciennes de Coulomb ou Ampère. Pour évaluer la place de l’éther dans les connaissances des ingénieurs, il est nécessaire de prendre en compte les différentes voies de formation dans les établissements d’enseignement supérieur, ainsi que l’ensemble des supports de diffusion accessibles aux ingénieurs après leur scolarité. Cette approche permet de montrer que certains ingénieurs peuvent acquérir une bonne connaissance de ces théories et du rôle de l’éther.Nous donnons dans la première partie de notre travail une description des théories électromagnétiques de l’éther de la seconde moitié du XIXe siècle, que nous retrouverons par la suite. Ce descriptif s’étend principalement de 1860, avec les travaux de Maxwell, pour lequel l’éther est un milieu mécanique propageant les perturbations électriques, jusqu’à 1895 et ceux de Hendrik Lorentz, qui suppose la charge électrique liée à la matière et considère l’éther comme un référentiel privilégié. La deuxième partie aborde la formation théorique des ingénieurs dans les grandes écoles (Polytechnique et ses écoles d’application, Centrale…) ou dans les instituts électrotechniques (Montefiore à Liège, Grenoble…). Nous montrons que si l’enseignement de l’électricité arrive rapidement dans certaines écoles, nées avec la dynamique industrielle (École Supérieure de Télégraphie, École Municipale de Physique et Chimie Industrielles…), qui accordent une petite place aux théories récentes de l’électromagnétisme, cette arrivée est plus lente au sein d’établissements plus anciens, ancrés dans les idées du début du siècle. La troisième partie se place dans la continuité des précédentes en traitant des moyens de diffusion divers (journaux, ouvrages, conférences…) par lesquels un ingénieur peut continuer à se former sur les idées théoriques. Dans ces différents supports, les nouvelles théories émergeant à la fin du siècle (Lorentz, Larmor) sont ponctuellement abordées, mais les articles qui en traitent font souvent appel à de bonnes connaissances mathématiques. Si les articles théoriques sont souvent abordés dans les revues de physique (comme le Journal de Physique), on trouve aussi plusieurs articles de haut niveau dans des journaux spécifiquement dédiés à l’électricité, comme La Lumière Électrique. Symbole de cette confluence entre ingénieurs et physiciens, nous nous attacherons aux premiers pas de l’ingénieur des Mines Alfred Liénard.

Note publique d'information : 
The second half of the 19th century saw the development of two movements related to electricity. On the one hand, applications for industry are multiplying, with electromechanical machines (Gramme), electric lighting (Jablochkoff, Edison) or underwater telegraphy (transatlantic cables). The desire to promote these new branches of industry leads to the formation of new institutions, such as the International Society of Electricians. On the other hand, different theories of electromagnetism are developed, some on the concept of propagation medium, as in Great Britain around James C. Maxwell. These theories gradually lead to reconsider the importance of the field and the role of ether as the propagation medium. As a central object of these theories, ether remains for physicists a source of questioning (on its nature, on its training by moving bodies, etc.).Between application and theory, a new social class emerges, that of electrical engineers. Confronted in their professional life with new electrical devices, they also have a high-level scientific training allowing them to understand the electromagnetic theories which are developing at the end of the century. But in order to use the devices, engineers first and foremost need applicable concepts. Ether, and the relating theories, do not correspond a priori to their needs. On the other hand, the teachings of electromagnetism in France very often appeal to the older theories of Coulomb or Ampère. To assess the place of ether in the knowledge of engineers, it is necessary to take into account the different training paths in higher education institutions, as well as all the dissemination media available to engineers after their schooling. This approach shows that some engineers can acquire a good knowledge of these theories and the role of ether.We give in the first part of our work a description of electromagnetic theories of ether from the second half of the 19th century, which we will find later. This description extends mainly from 1860, with the work of Maxwell, for which ether is a mechanical medium propagating electrical disturbances, until 1895 and those of Hendrik Lorentz, who assumes the electrical charge related to matter and considers ether as a privileged repository. The second part deals with the theoretical training of engineers in the grandes écoles (Polytechnique and its application schools, Centrale…) or in electrotechnical institutes (Montefiore in Liège, Grenoble…). We show that if the teaching of electricity arrives quickly in certain schools, born with the industrial dynamics (Superior School of Telegraphy, Municipal School of Physics and Industrial Chemistry ...), which give a small place to recent theories of electromagnetism , this arrival is slower in older establishments, anchored in the ideas of the beginning of the century. The third part follows on from the previous ones by dealing with various means of dissemination (journals, books, conferences, etc.) by which an engineer can continue to be trained on theoretical ideas. In these different media, new theories emerging at the end of the century (Lorentz, Larmor) are occasionally discussed, but the articles which deal with them often call for good mathematical knowledge. While theoretical articles are often discussed in physics journals (such as the Journal of Physics), there are also several high-level articles in journals specifically dedicated to electricity, such as La Lumière Électrique. Symbol of this confluence between engineers and physicists, we will focus on the first steps of the Mines engineer Alfred Liénard.


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