Note publique d'information : Les recherches portant sur les programmes patrimoniaux de l'UNESCO ont été nombreuses
à critiquer le rôle joué par l'UNESCO dans la globalisation des régimes de patrimonialisation
en tant que force homogénéisatrice imposant des pratiques et des valeurs patrimoniales
du Nord au reste du monde. À partir de trois angles d'étude, notre analyse de la fabrique
et de la mise en place du programme Géoparc mondial UNESCO (UGG) en Chine nous conduit
cependant à prendre du recul sur cette critique. Nous montrons en effet que les rapports
des Chinois avec le géopatrimoine ont été, sur le plan historique, et sont toujours
le fruit d'hybridations culturelles entre d’une part les courants de pensée endogènes
(confucianisme, taoïste), et exogènes (bouddhisme, naturalisme occidental) et d’autre
part les politiques publiques et les pratiques de tourisme de montagne. L'institutionnalisation
des géoparcs internationaux par l'UNESCO et des géoparcs nationaux en Chine constitue
également des arènes d'hybridation au sein desquelles se jouent les négociations entre
divers fabric-acteurs (i.e. les géologues, les bureaucrates de l'UNESCO et nationaux).
Enfin à l'échelle locale on constate, dans la médiation muséale des trois géoparcs
chinois que nous avons analysée, une hybridation entre les consignes nationales et
internationales à travers divers registres de langages muséaux utilisés qui sont des
révélateurs de leur appropriation au programme de l'UGG selon leur propre vision du
patrimoine.
Note publique d'information : Research on UNESCO's heritage politics has criticized the role played by UNESCO in
the globalization of heritage regimes as a homogenizing force that imposes Western
heritage practices and values on the rest of the world. This thesis of the fabrication
and implementation of the UNESCO Global Geopark Program (UGG) in China leads us however
to take a step back on this criticism from three levels of hybridization. We show
that the Chinese relationship with geoheritage has historically been the result of
cultural hybridizations between the endogenous (Confucian, Taoist) and exogenous currents
of thought (Buddhism, Western naturalism), leading to different heritage politiques
and practices. The institutionalization of Global Geoparks by UNESCO and National
Geoparks in China are also arenas of hybridization in which negotiations between various
fabric-actors (i.e. geologists, UNESCO’s and national bureaucrats) are taking place.
Finally, at the local scale, we analyzed three Chinese UGG and find in their museum
mediation a hybridization between the national and international instructions through
various registers of museum languages, revealing of their appropriation to the program
of the UGG according to their own vision of heritage.