Note publique d'information : L’hirsutisme, l’acné et l’alopécie, principaux symptômes de l’hyperandrogénie, sont
des motifs fréquents de consultation en médecine générale chez la femme jeune, et
souvent responsables d’un retentissement psychologique important. Au carrefour de
plusieurs spécialités, endocrinologie, gynécologie, dermatologie et médecine générale,
l’hyperandrogénie demande une prise en charge diagnostique, étiologique et thérapeutique
complexe, car les recommandations des experts ne sont pas unanimes et actuellement
difficiles à mettre en pratique en soins primaires. L’objectif de ce travail de thèse
est l’élaboration d’une fiche pratique pour les médecins généralistes, clarifiant
la prise en charge diagnostique et thérapeutique de l’hyperandrogénie de la femme
jeune, afin de faciliter, d’harmoniser et d’améliorer les pratiques, par un support
aisément utilisable en consultation. Cette étude s’est basée sur une revue systématique
de la littérature autour des mots clés « hirsutisme » et « hyperandrogénie » dans
les bases de données PubMed, Embase et Google Scholar, de 2011 à ce jour. Au total
23 études ont été sélectionnées puis analysées, les données étant synthétisées dans
un tableau synoptique. A l’aide des résultats de la revue systématique ainsi que l’identification
et l’analyse des besoins et pratiques des médecins généralistes en Bretagne sur la
prise en charge de l’hyperandrogénie en soins primaires, effectuée par une étude observationnelle
quantitative transversale précédente, une fiche pratique de prise en charge de l’hyperandrogénie
a été proposée à un groupe de travail pluridisciplinaire de médecins rennais afin
de réviser et de proposer la version finale d’une Fiche Mémo type HAS. Cette fiche
propose de façon claire et synthétique la démanche diagnostique en cas de suspicion
d’hyperandrogénie (calcul du score modifié de Ferriman & Gallwey pour diagnostiquer
et coter la sévérité de l’hirsutisme et rechercher les autres signes cliniques tels
l’acné, les troubles du cycle...), le bilan biologique de 1ère intention à réaliser
(testostérone totale et 17-OHP), des bilans spécifiques supplémentaires en cas de
signe clinique évocateur et le bilan de 2nde intention (échographie pelvienne et testostérone
libre). La démarche thérapeutique est expliqué sur le plan pharmacologique (contraception
oestroprogestative, antiandrogènes...), tout comme les mesures associées. Enfin un
encadré spécifique est dédié aux étiologies les plus importantes : syndromes des ovaires
polykystiques et hyperplasie congénitale des surrénales de forme non classique. L’aboutissement
final de ce travail serait la validation de la Fiche mémo par l’HAS et sa publication,
sa conception ayant respecté les méthodes d’élaborations requises.