Note publique d'information : Né en 1896 dans le village d'Adamovka de la province de Kharkov, le bienheureux hiérarque
Jean appartenait à la famille noble des Maximovitch. Il reçut son éducation secondaire
à l'école militaire de Poltava et étudia ensuite le droit à l'Université de Kharkov.
Lors de la guerre civile, qui suivit la Révolution (1921), sa famille fut évacuée
à Belgrade, où il acheva ses études de théologie. En 1926, il fut tonsuré moine. Recevant
le nom de son saint parent, Jean de Tobolsk, il fut bientôt placé comme tuteur et
professeur au séminaire serbe de Bitol, où il influença grandement ses étudiants par
sa vie ascétique et sa paternelle sollicitude. En 1934, il fut ordonné évêque, malgré
ses réticences, et envoyé à Shanghai, où il se dépensa tout entier pour le soutien
et la consolation des multiples réfugiés russes. L'orphelinat qu'il fonda, placé sous
la protection de saint Tikhon de Zadonsk, commença avec huit enfants et en abritait
enfants 3.005 quand l'arrivée des communistes obligea la communauté à se réfugier,
d'abord dans une île des Philippines, puis aux États-Unis. Durant l'occupation japonaise,
alors que la colonie russe de Shanghai se trouvait constamment menacée, le courageux
prélat en assuma, au péril de sa vie, la direction et continua à rendre visite à ses
ouailles, même au coeur de la nuit, dans les quartiers les plus dangereux. Avec l'arrivée
des communistes, en 1949, les réfugiés russes de Shanghai furent évacués, au nombre
de 5.000, dans une île des Philippines, fréquemment soumise à des typhons. Mais, protégé
par les prières de son pasteur, le camp de réfugiés fut épargné pendant les 27 mois
de leur séjour. Et peu après le départ de la majorité des réfugiés, un terrible typhon
détruisit totalement le camp. Ayant réussi à obtenir l'autorisation d'émigration aux
États-Unis pour son troupeau, l'infatigable pasteur fut nommé archevêque de l'Eglise
russe hors frontières pour l'Europe occidentale (1951). Ayant son siège d'abord à
Paris, il résida ensuite à Bruxelles. Loin de se limiter aux besoins pastoraux des
émigrés russes, il montrait un vif intérêt pour la restauration de l'orthodoxie en
Occident et manifestait une profonde dévotion pour les saints occidentaux antérieurs
au Schisme, dont il s'efforça de rétablir la mémoire liturgique. En Europe, comme
en Chine, et par la suite aux États-Unis, le bienheureux continuait de régler sa conduite
uniquement sur la Loi divine, sans considération des conventions sociales, ce qui
lui attirait la critique des uns, mais le faisait considérer avec admiration comme
un "fou pour le Christ" de notre temps par les autres. En 1963, il fut envoyé d'urgence
à San Francisco, pour restaurer la paix au sein de la communauté russe, divisée à
propos de la construction de la cathédrale. Supportant sans murmure les calomnies,
sans jamais juger autrui ou perdre sa paix intérieure, il accepta même de comparaître,
contrairement aux saints canons, devant un tribunal civil pour répondre des accusations
de détournement de fonds qu'on lui imputait. Ayant prédit longtemps à l'avance, le
jour de son trépas, il s'endormit en paix, le 19 juin (2 juillet du calendrier civil)
1966, à Seattle. Ses funérailles dans la cathédrale de San Francisco furent un triomphe
de l'orthodoxie réconciliée, et parmi les milliers de fidèles qui, pendant 6 jours,
vinrent vénérer sa dépouille, nombreux furent ceux qui remarquèrent qu'elle ne montrait
aucun signe de corruption et dégageait un suave parfum. Depuis, le bienheureux hiérarque
a témoigné à maintes reprises son assistance céleste envers les fidèles de toute "juridiction"
qui l'invoquaient. Il fut proclamé saint en 1994