Note publique d'information : Depuis sa naissance, la juridiction disciplinaire des professions de santé fonctionne
selon des règles processuelles propres. Placée au coeur de la mission confiée aux
Ordres professionnels, elle leur reste fonctionnellement et organiquement rattachée.
L'indépendance et l'impartialité des juges-pairs sont loin de satisfaire les critères
du droit positif contemporain. Suivant un formalisme allégé, l'instance disciplinaire
se conclut rapidement dans un procès où la légèreté des garanties offertes au praticien
poursuivi rend aisée sa condamnation. Les sanctions alors prises mettent en jeu le
droit d'exercer sa profession, un droit de caractère civil. L'application de la Convention
européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales a premis
d'intégrer au droit disciplinaire certaines normes du "procès équitable". Et de nombreuses
modifications législatives et réglementaires ont tenté, ces dernières années, de rapprocher
le contentieux disciplinaire du contentieux administratif général. Mais, pour une
large part, les règles du procès disciplinaire des professions de santé demeurent
confinées dans une approche jurisprudentielle reconnaissant une très large autonomie
à des juges non professionnels. Le résultat est une règle de droit dégagée à chaque
cas d'espèce, à partir d'une norme incertaine, la déontologie, motivant une sanction
qui ignore le principe de proportionnalité.
Note publique d'information : Since its birth, the disciplinary jurisdiction of health professions functions according
to its own procedural rules. Being the central actor in the mission entrusted to the
professional Orders, it remains functionally and organically attached to them. The
independence and the impartiality of the judge-peers are far from satisfying the criteria
of the contemporary substantive law. With a reduced formalism, the disciplinary riling
is quickly concluded in a trial where the lightness of the guarantees offered to the
prosecuted professional make his sentencing easier. The sanctions then taken put at
stake the ability to exercise its profession, a civil right. The implementation of
the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms made it
possible to integrate into disciplinary rules some standards of the "fair trial".
And many modifications of legislative rules tried, in the last years, to bring the
disciplinary dispute closer to the administrative general action. But, to a large
extent, the rules of the disciplinary trial of health professions remain confined
in a case law approach recognizing a very broad autonomy to non-professional judges.
It results in exceptional rules released to each individual cas, on the basis of a
doubtful standard, the deontology, justifying a sanction which is unaware of the principle
of proportionality.