Note publique d'information : Qu’est ce qu’être malade au XVIIe siècle? Pour répondre à cette question, les ouvrages
médicaux parus à Lyon au XVIIe siècle (521 éditions répertoriées) mais aussi des ouvrages
religieux et plus rarement littéraires ont été soumis à l’analyse (pour ces derniers,
des sondages ont été effectués au début et à la fin du siècle et ont rassemblé environ
350 ouvrages parus à Lyon). L’étude des notions de santé et de maladie a servi de
prisme à l’analyse des héritages intellectuels et culturels qui se superposent dans
la représentation plus générale du corps. La production médicale imprimée à Lyon s’est
révélée bien davantage tournée vers la réédition de manuels pratiques et de petit
format, porteurs d’une lecture plutôt conservatrice du corps, que vers l’édition plus
rare de traités théoriques innovants. La médecine galénique connaît ainsi une longévité
par le biais des rééditions, commentaires et citations mais aussi par le caractère
plastique et durable de sa doctrine. Le second trait essentiel de l’analyse tient
à la rencontre entre cette lecture médicale du corps héritée de l’antiquité et les
normes proposées par la Contre-Réforme : un corps-enveloppe y abrite les quatre humeurs
en déséquilibre mais aussi l’âme chrétienne. L’analyse des champs sémantiques et des
logiques à l’œuvre dans les ouvrages religieux et médicaux a permis de souligner la
congruence des normes qu’ils proposent. Enfin, l’importance des nouveaux savoirs du
corps (anatomie, mécanisme et chimie) est évaluée (environ un quart des éditions médicales
de la fin du siècle) et confrontée à une relative stabilité des analyses étiologiques
et des pratiques thérapeutiques, centrées sur l’évacuation.
Note publique d'information : What is being sick in the 17th century? 521 medical editions and around 350 religious
(and literary) books printed in Lyon have been analyzed to answer the question. Here,
the notions of sickness and health are a prism that shows intellectual and cultural
heritage around a larger representation of the human body. Medical production that
was printed in Lyon revealed the importance of generally conservative, small and practical
medical books, compared to the real rareness of theoretical and innovative treatises.
The galenic doctrine lasted until the second half of the century thanks to reprints,
commentaries and quotations but even later thanks to the plasticity of its early-modern
interpretation. The second part of the study shows the encounter between this medical
view of the body, inherited from Antiquity, and the norms of Counter-Reformation.
The physical envelope shelters the imbalance of the four humors but also the Christian
soul. Semantic fields and logics at work in religious and medical treatises were analyzed
to show the congruence between the religious and the medical norms of the early-modern
period. Finally, the new knowledge of the body (anatomy, mechanism and chemistry)
is estimated at the quarter of the printed production at the end of the century. It
contrasts with the relative stability of etiology still based on the ideas of corruption
and guilt, and of therapeutics still focused on evacuation.