Note publique d'information : Ce nouveau monde, de la dite « mondialisation », quel est-il ? Il est, à bien regarder,
le même vieux monde, ce vieux monde perpétuellement soumis à la même vieille logique
de la domination, mais revêtu, depuis la décennie qui a précédé la chute du mur de
Berlin, des atours aveuglants de l'idéologie, pourtant invraisemblable, de la fin
de l'histoire, de la défaite des idéologies, du choc des civilisations, du triomphe
universel, inéluctable et irréversible, du marché et de la démocratie, pêle-mêle.
La mondialisation, présentée par ses promoteurs comme une ère de grande liberté et
de puissante croissance des moyens économiques et matériels de l'accès de l'humanité
aux bienfaits de cette nouvelle ère de liberté, s'avère bien différente en réalité.
Car la dernière trentaine d'années a vu une accélération démente de la dilapidation
des ressources naturelles de la planète, l'aggravation des inégalités entre les pays,
ainsi qu'à l'intérieur des pays, l'augmentation de la violence, du terrorisme et de
la criminalité sur tous les continents, la prolifération des conflits armés et des
« guerres civiles » de haute ou de basse intensité, le démantèlement de pays comme
la Yougoslavie, l'Irak, le Soudan et la Libye, ainsi que la décomposition plus ou
mois spectaculaire de nombreux autres pays comme l'Afghanistan, le Congo, le Mali,
l'Ukraine, le Yémen ou la Syrie. La mondialisation, c'est aussi les déplacements de
millions, et bientôt de dizaines de millions d'hommes, de femmes et d'enfants brutalement
déracinés, arrachés de leur terre, de leurs familles, de leurs communautés, de leur
humanité. La faim, la soif, la guerre, la maladie, le chômage, la corruption, la peur,
le désespoir, sont les principaux instruments d'exercice de l'ordre mondial actuel,
associés à la production ininterrompue du langage et des normes de l'aliénation profonde,
de la confusion paralysante de populations entières domestiquées par l'ingestion forcée
des drogues idéologiques des fausses alternatives, des fausses évidences, par la fabrication
massive de l'ignorance, par la menace et l'usage de la terreur, par la généralisation
du consumérisme et la production et la consommation frénétiques des miettes toxiques
et sucrées de l'inépuisable fatras du marché global de l'illusion